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Emmurées vivantes pour échapper au viol

Les reclusoirs ou recluseries étaient, au Moyen Âge, des cellules étroites (ne dépassant par les 9m2) dont on murait complètement la porte d’entrée. 

Il est encore possible d’en apercevoir accolées à certaines églises, vestiges d’une forme de dévotion suprême. Crucifix en guise de décoration, lit de bois dur comme de la pierre pour seul objet de repos, sol de dalles glacées, murs nus, à peine un filet de lumière… Ces cellules accueillaient autrefois “des ‘sentinelles spirituelles’ dont la prière constante était censée repousser les épidémies de pestes et les envahisseurs”, rapporte le média Slate

La sentinelle, ou recluse (une femme dans la grande majorité des cas), prête serment avant de rester dans sa cellule pour le restant de ses jours. Elle promet de se consacrer à la prière et à la pénitence jusqu’à son dernier souffle. Elle prie pour la cité et sa richesse, pour l’église et sa protection, pour les morts et pour l’opulence des terres. “Elle honore une société qui ne la concerne déjà plus : en franchissant le seuil du reclusoir juste avant qu'on n'en scelle l'entrée, elle a pénétré dans son propre tombeau.” souligne Slate. Une cérémonie qui ressemble à l'enterrement, avec les mêmes rites, est d’ailleurs organisée avant l’enfermement définitif. “La recluse reçoit l'extrême-onction, entend un requiem et devient, dès lors, ‘morte au monde’ aux yeux de ses contemporains.”

Et si le mot réclusion fait aujourd’hui référence à une peine criminelle, à l’époque il n’en était rien. Il ne s’agissait en aucun cas d’une punition, d’un acte de torture ou d’une “tombe anticipée” comme a pu l’écrire Victor Hugo, mais bien d’un retrait du monde volontaire, accordé à très peu de personnes. 

Pour les femmes, cet isolement était aussi une manière de se protéger de la société et de ses vices, notamment du viol collectif qui était monnaie courante.



(AsD - Sources : Slate - Illustration : Unsplash)

 

AsD

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques Consommation et Société

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