Faut-il interdire la publication du nom des terroristes?
Après l'attaque terroriste meurtrière dans un supermarché de la petite ville de Trèbes (Aube), le débat est relancé: faut-il publier dans les médias le nom du ou des djihadistes impliqués, quitte à en faire des martyrs de la cause islamiste comme ils l'espèrent ?
C'est un débat et une question qui agitent les médias français après chaque attentat : les terroristes auteurs d'attaques sanglantes doivent-ils être nommés? Pour le député français Aurélien Pradié (Les Républicains) la réponse est non. Le parlementaire a déposé ce lundi une proposition de loi qui vise à imposer l'anonymisation des djihadistes via un blackout médiatique. Six mois après sa collègue, Brigitte Kuster, Aurélien Pradié a signé cette proposition qui vise à interdire la publication des photos ainsi que du nom de famille des auteurs d'attentats.
Certains médias, eux, n'ont pas attendu. "Le terroriste dont nous tairons le nom aujourd'hui"... c'est par cette formule sybilline que BFM TV avait par exemple désigné ce mercredi 28 mars l'auteur de l'attaque de Trèbes, lors de l'hommage national rendu au colonel Beltrame aux Invalides.
Interrogé par Le Parisien, Cédric Rouquette, directeur des études au Centre de formation des journalistes, s'interroge sur la portée réelle d'une telle mesure : "Même s'il y a des sanctions pécuniaires, plutôt que de respecter cette interdiction, des médias préféreront toujours payer et publier ce qui constitue de véritables informations permettant de comprendre, et sûrement pas de glorifier. De plus, l'EI a ses propres médias et manipule les réseaux sociaux. Il n'a pas besoin des médias traditionnels pour mener à bien sa propagande."
La question reste ouverte, donc...
(LpR- Source : Marianne/Picture : Belga)