Harcèlement: la moitié des plaintes classées sans suite
Si l'on en croit les récents chiffres communiqués par les parquets du pays, plus de la moitié des plaintes pour harcèlement qui ont été déposées ont été classées sans suite, rapportent les journaux de Mediahuis ce mercredi.
En effet, sur les 17.952 plaintes ont été introduites en 2016 - soit une moyenne de 48 par jour - 9.119 ont été classées sans suite par la justice. Dans 52% des cas, les auteurs n'ont donc pas été poursuivis.
La députée Open Vld Nele Lijnen est indignée: "Si parfois ces plaintes ont été classées sans suite de manière justifiée, elles le sont parfois également pour des raisons incompréhensibles". Elle illustre son propos: "Pour 60 plaintes, on a estimé qu'il n'y avait pas assez de personnel disponible. Dans 223 cas, on a indiqué qu'il y avait d'autres priorités. Interpellant également: dans 725 cas, on n'a pas voulu intervenir, parce que l'affaire se jouait dans la sphère relationnelle."
L'avis d'Anne Groenen, qui effectue des recherches à l'Ecole supérieure UC Leuven Limburg sur le harcèlement, est plus nuancé. La chercheuse explique son point de vue: "Quelque 52% de classement sans suite n'est en fait pas beaucoup. Il y a quelques années, le pourcentage était plus élevé, autour des 70%".
Selon Anne Groenen, la police et les parquets ne seraient pas trop laxistes quant à la gestion des plaintes. Elle développe: "Nous voyons que le nombre de dossiers classés sans suite a nettement diminué, ce qui veut dire que police et parquets en font une de leurs priorités. Les recherches indiquent que les victimes souhaitent avant tout que le harcèlement prenne fin, afin qu'elles puissent poursuivre leur vie. On constate aussi que quand la police interroge un harceleur, il met ensuite souvent fin à son comportement. Il n'est donc pas toujours nécessaire d'avoir une condamnation".
Autre élément à prendre en compte: un bon nombre de cas seraient également classés sans suite par manque de preuves. En 2016, cela concernait un tiers des plaintes déposées.
Enfin, il faut aussi savoir que certaines victimes retirent leur plainte, par exemple quand le harcèlement a cessé. Ce dernier cas de figure se serait produit près de 2.500 fois en 2016.
(FvE - Source: Flandreinfo - Illustration Picture: Pixabay)
