La Belgique, bientôt poubelle du monde?
Dans les pays développés, des millions de tonnes de déchets plastiques arrivent en fin de vie chaque année et ce malgré les efforts fournis par l'ensemble des pays pour les recycler.
C'est ainsi que 8,4 millions de tonnes de déchets plastiques sont envoyés annuellement des pays développés vers la Chine, indique le quotidien L'Echo. Notre petit royaume en exporte pour sa part 424.000 tonnes.
Récemment, Pékin a déclaré que la Chine allait cesser d'importer 24 catégories de déchets, dont une série de plastiques collectés et triés. Les experts pensent qu'à l'avenir, la Chine n'importera plus que 1,5 million de tonnes de ces déchets. Peu de temps après l'annonce de Pékin, la Commission européenne a, quant à elle, communiqué une nouvelle stratégie visant à limiter les plastiques à usage unique, en proposant que tous les emballages plastiques soient recyclables et recyclés à l'horizon 2030.
Ces annonces ont donné quelques idées à des entrepreneurs belges. En effet, parmi les onze idées pour faire avancer Bruxelles et la Wallonie, onze grands entrepreneurs ont proposé de valoriser les déchets plastiques belges mais aussi ceux provenant des pays étrangers. En d'autres termes, la Belgique pourrait - si elle le veut - devenir la "poubelle intelligente" de l'Europe.
Une idée de business qui fait sens chez nous. En effet, les Belges ont été parmi les premiers au monde à mettre en place des systèmes de collecte et de tri de déchets. Ils ont également adopté le principe de la Responsabilité élargie des producteurs (REP), ces derniers assumant l'organisation et le coût du traitement de leurs déchets, via les entreprise Fost+, Val-I-Pac, Recupel, Bebat, Recytyre et autres Febelauto. Autre atout, notre pays possède une longue tradition de production et de recherche dans la chimie au sens large.
La Belgique pourrait donc profiter de l'opportunité créée aujourd'hui par le refus chinois. Elle pourrait reprendre une partie des 7 millions de tonnes que les Chinois ne souhaitent plus traiter. Autre idée, alors que de gros flux de déchets de type PMC quittent aujourd'hui notre pays, pour être triés et recyclés en Allemagne ou aux Pays-Bas, la Belgique pourrait construire en Wallonie des installations ad hoc pour traiter ses propres déchets.
Pour ce faire, la Belgique devrait créer des incitants pour encourager les industriels à investir dans cette filière.
Pour rappel, l'entreprise technologique belge Keppel-Seghers, à Willebroek, a signé en décembre dernier, un contrat pour construire et exploiter la première installation intégrée de gestion des déchets ménagers de la ville d'Hong Kong, soit la première 'île-poubelle' artificielle au monde. La Belgique a donc des atouts en cette matière qu'elle peut exploiter.
Dossier à suivre donc...
(FvE - Source: L'Echo - Illustration picture: Pixabay)