“Je devais me déshabiller et l’attendre à quatre pattes sur mon lit”
Jeudi 30 mai, un homme, victime d’un guet-apens homophobe, raconte son calvaire devant la Cour d’assises de Paris.
Il y a deux ans, ce professeur de français âgé d’une quarantaine d’années avait été séquestré plus de 60h à son domicile. Alors qu’il souhaitait fêter son anniversaire et faire “une rencontre d’un soir” via une application (Les Pompeurs, site de rencontres homo), le quadragénaire a été piégé par Guillaume N, un jeune homme de 18 ans au moment des faits. La victime témoigne : "je devais attendre mon invité nu, à quatre pattes, sur mon lit et dans le noir". Selon elle, il s’agissait d’un scénario bien ficelé. Le professeur de français s’est très vite retrouvé menotté, menacé par un couteau. Guillaume N. souhaitait voler ses richesses. Sans objet précieux à subtiliser, si ce n’est l’ordinateur de la victime, l’agresseur va alors contacter un complice. "Cette personne semblait méchante et m’a fait extrêmement peur" se souvient le quadragénaire.
L’agresseur lui ordonne de communiquer ses coordonnées bancaires. La personne à l’autre bout du fil se connecte alors à son compte et découvre une épargne de 30 000 €. Le média français L’Indépendant rapporte, “très vite, l’interlocuteur au téléphone rejoint le domicile de Jean, qui, alors, contacte une conseillère bancaire afin d’effectuer un virement de 20 000 € à ses bourreaux. Cette dernière indique que les délais sont de 48 h, selon la procédure. Soucieux de repartir avec leur pactole, les deux agresseurs passeront alors les deux prochaines journées chez Jean.”
Après deux jours d’enfermement, les deux agresseurs vont se rendre compte que le virement a été refusé. Et alors qu’il tente, une énième fois, de transférer l’argent en ligne, le professeur va profiter de l'inattention des deux jeunes hommes pour envoyer un mail à un ami. La police arrivera quelques instants plus tard.
Les agresseurs sont accusés de séquestration, d’extorsion et de vol avec arme en bande organisée, le tout dirigé vers une personne en raison de son attirance physique.
(AsD - Source : L’Indépendant - Illustration : Unsplash)