Les Belges peu nombreux à penser à leurs héritiers
Parler succession n'est ni facile pour soi-même ni pour les héritiers. En Belgique, même si la transmission de patrimoine est considérée comme un sujet important par la population, nos compatriotes restent majoritairement passifs dans le cadre de l'organisation de leur succession.
Si l'on en croit les chiffres révélés par une étude de CBC Banque Privée et relayée par Le Vif/L'Express, seuls 13% des Belges ont planifié leur succession.
Réalisée par le bureau d'enquête Ipsos durant le mois de février, l'étude commandée par CBC et publiée lundi, indique que les Belges sont pourtant attentifs à se constituer un patrimoine financier ou immobilier. Sur les 1.050 répondants qui ont pris part à l'enquête, un tiers (33%) avoue avoir déjà constitué un patrimoine (pas nécessairement très élevé), 32% en ont l'intention et les 35% restants n'en ont pas l'envie ou les moyens.
François Descheemaeker, directeur du département patrimonial de la banque CBC, livre quelques éléments intéressants: "On constate que le citoyen belge a les pieds sur terre. Il veut transmettre mais pas trop et pas trop vite. Il est d'abord lucide et prévoyant pour sa propre sécurité financière mais la notion de famille reste très importante." En effet, d'après l'étude, les Belges se réserveraient en moyenne 76% de leur patrimoine pour leurs propres besoins (dépenses quotidiennes, sécurité financière, loisirs entre autres) contre 24% pour la donation.
Paradoxalement alors que les Belges considèrent leur succession comme une question importante, 81% des personnes de 55 ans et plus n'ont pas encore planifié leur succession avec un professionnel. Plus inquiétant, près de trois personnes interrogées sur quatre n'ont aucune idée du niveau des droits de succession que devront payer leurs héritiers. L'enjeu fiscal autour des droits de succession ne vient qu'en quatrième position des préoccupations des sondés, après la préservation de la sécurité financière personnelle, l'égalité entre les héritiers et l'entente familiale.
Pourtant, une importante réforme des droits de succession, qui doit entrer en vigueur le 1er septembre prochain, aura un impact non négligeable sur le patrimoine des Belges. Cette révision modifiera entre autres le montant et les règles de calcul de la protection des descendants, appelée la réserve légale, ainsi que les règles de rééquilibrage entre les héritiers en cas de donation.
Prévoir c'est déjà agir...
(FvE - Source: Le Vif/L'Express - Illustration Picture: Pixabay)