Les inquiétantes confidences de l'anti-terrorisme belge
Depuis les attentats, la lutte contre le terrorisme au niveau national a été renforcée dans notre pays. Mais que se passe-t-il maintenant dans les coulisses des instances qui sont sensées nous protéger?
Depuis 2015, la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles a anticipé plusieurs attaques potentielles indique La Dernière Heure. Le journal a pu rencontrer dans le cadre d'une interview exclusive Eric Jacobs, le Directeur de la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles et l'homme à la tête de la DR3, l'unité anti-terroriste désormais connue à travers le monde entier.
Dans cet entretien Eric Jacobs confie que jusqu'en décembre 2016, six attentats ont pu être évités. Depuis janvier 2017, trois dossiers sensibles ont été mis sur la table.
Si après les attentats de Bruxelles, la PJF recevait encore 600 informations à traiter chaque jour, aujourd'hui la tendance serait à la baisse. Eric Jacobs explique: "On a aujourd'hui 1.060 RIR terro sur un an (NdlR : Les RIR sont des rapports d'informations de la police). C'est donc en net recul par rapport à 2016 même si le chiffre reste important. Il y a eu beaucoup de corrections qui ont été faites dans le système entre autres par les groupes de travail qui ont simplifié les choses pour réceptionner de l'information plus qualitative. Cela a diminué, mais nous devons toujours rester attentifs, car le nombre de radicaux n'a pas pour autant baissé. Donc, la qualité s'est améliorée même si on peut ici et là se faire manipuler ou que parfois l'info n'est pas tout à fait vérifiable."
Le directeur souligne aussi que malgré la baisse de dossiers sensibles, plusieurs facteurs seront à prendre en compte dans la lutte contre le terrorisme ces prochaines années. De quoi faudra-t-il se méfier à l'avenir? "De la manière dont Daech peut à nouveau s'organiser dans des pays tiers comme ils l'ont fait en Syrie. Des pays d'où ils pourraient éventuellement relancer des attaques structurées puisqu'on le sait, beaucoup d'attaques ont été préparées et commandées en grande partie depuis des zones de combat. Un deuxième facteur, c'est le degré d'intégration en interne de la population qui vient du monde globalisé. Mais là, beaucoup de travail a été fait sur les signalements. Le radicalisme est quelque chose qu'il faudra toujours tenir à l'oeil dans notre société", précise-t-il.
(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Belga)