Les profs pré-retraités ne veulent pas retourner en classe
Afin de pallier la pénurie d'enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles, la Ministre de l'Education Marie-Martine Schyns (cdH) a révélé mercredi qu'elle envisageait à faire appel aux profs bénéficiant actuellement du régime de pré-retraite.
Ce statut particulier, le DPPR (Disponibilités pour convenances personnelles précédant la pension de retraite) existe depuis les années '80. Il permet aux enseignants qui ont atteint 55 ans d'aménager leur fin de carrière, en leur offrant la possibilité de travailler à 4/5e temps, tiers-temps voire à mi-temps. A partir de 58 ans, les enseignants peuvent même demander une DPPR à plein temps, ce qui leur offre la possibilité de s'arrêter de travailler totalement.
Mercredi, devant les députés, la Ministre a précisé que la mesure devrait être discutée en concertation avec les organisations syndicales.
Selon un premier son de cloche des syndicats dont La Dernière Heure se fait l'écho, il semble que cette proposition ne soit bien vue du côté des profs pré-retraités. Si l'on en croit les 4 anciens enseignants que le quotidien a contacté, ils ne sont pas prêts à reprendre du service dans une classe. Selon les syndicats, ces témoignages résument parfaitement l'état d'esprit des 3.500 enseignants qui jouissent actuellement de ce régime spécial.
Une enseignante en néerlandais à Huy, ayant obtenu une DPPR, indique: "La DPPR est arrivée au bon moment. Je me serais mise en congé maladie s'il le fallait. Les enseignants ne sont quand même pas très bien considérés. Les élèves deviennent de plus en plus difficiles et on passe pour des fainéants". Autre point de vue: "Quand j'ai pris une DPPR, j'ai permis à des jeunes travailler", conclut Jean-Marie, un autre prof.
Détail important, il faut savoir que le régime actuel ne permet aucune marche arrière. En effet, une fois accordée, une DPPR ne peut être révisée ou modifiée.
(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Belga)