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Les tissus humains vont-ils devenir une marchandise ?

Si l'on en croit une information publiée par De Morgen, Maggie De Block (Open Vld) souhaite que l'on puisse commercialiser les os, cornées, vaisseaux sanguins et autres tissus humains. La décision de la ministre de la Santé publique est vivement critiquée par un groupe se scientifiques qui redoutent des utilisations abusives de ce matériel humain.

A la base de cette polémique, il y a le fait qu'en Belgique, on ne transplante pas seulement des organes (coeur, rein, foie,...), mais aussi des tissus et des cellules. Ces tissus sont la plupart du temps prélevés après le décès d'un patient ou proviennent d'une biopsie ou d'un examen. Jusqu'ici, ils étaient conservés à des fins uniquement médicales ou pour des projets de recherche. Mais Maggie De Block propose que l'on permette désormais à l'industrie d'acheter et d'utiliser ce matériel.

Cet avant-projet de loi fait froncer les sourcils la Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique (CHAB). Son président Marc Decramer, estime que le consentement du patient doit être mieux encadré légalement, car en Belgique c'est le "consentement tacite" qui prévaut: un patient qui n'a manifesté aucune volonté explicite est présumé être accord avec pareil prélévement post-mortem. Il souhaite une campagne d'information des citoyens sur ce sujet.

"Les gens doivent savoir qu'à l'avenir leurs tissus pourront être utilisés par des entreprises qui tirent des bénéfices d'applications commerciales. En l'absence d'une telle campagne, nous risquons de perdre la confiance des patients et de compromettre les dons et les transplantations. Pour les patients vivants, il faut toujours un consentement préalable", explique-t-il.

Autre crainte: l'exportation des tissus humains pourrait devenir le prétexte à faire de juteux bénéfices. Contrairement à l'Europe, où cette matière est très réglementée, aux États-Unis, les tissus peuvent être commercialisés à des montants exorbitants. "Il ne nous paraît pas impensable qu'à un moment donné on exporte le tissu de donneurs belges en dehors de l'Europe, pour les proposer à un prix élevé", regrette-t-il.

Mais Maggie De Block se défend en expliquant que son projet est le fruit d'un large consensus au sein d'un groupe de travail, au sein duquel siégeait la Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique. Elle précise que les donneurs vivants devront être informés de l'utilisation du matériel et qu'ils devront préalablement donner leur consentement.

(LpR/Picture : Belga)

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