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Pension à points: où est le vrai, où est le faux?

La future réforme des pensions provoque un véritable tollé en Belgique. Pour tous ceux qui s'y sont risqué, toucher à ce pilier fondateur de notre sécurité sociale, c'est prendre le risque de provoquer des mouvements de protestation sociale.

Mercredi, les syndicats ont convoqué une grande manifestation nationale contre cette réforme, portée par le Ministre Daniel Bacquelaine. Ils contestent à la fois le relèvement de l'âge légal de la pension à 67 ans (même si cette décisiosn est actée depuis longtemps), exigent la prise en compte de la pénibilité des carrières et dénoncent les dérives éventuelles d'un système de pension à points, tel qu'envisagé par cette réforme. De 40.000 à 60.000 manifestants sont attendus dans le centre de Bruxelles, pour une démonstration de force.

Autres opposants féroces à cette réforme, les 2.000 membres du mouvement citoyen 'Le gang des vieux en colère'. Sur sa page Facebook, ce groupe fait part de ses craintes et de son scepticisme face à l'incertitude et aux injustices que créerait un système de calcul de la pension à points. Ceci alors même que le système de la pension à points (comme celui de la prise en compte de la pénibilité) doit encore être précisé par Daniel Bacquelaine.

Pour les syndicats, la pension à points s'apparente à une véritable loterie. "Le gouvernement pourra changer la valeur du point quand ça l'arrange, et augmenter automatiquement les carrières pour qu'elles soient considérées comme complètes", écrit la FGTB dans son tract de convocation à la manifestation de mercredi.

Mais ne fait-on pas pour le moment un procès d'intentions à cette réforme? Pour tenter de désamorcer cette potentielle bombe sociale, le Conseil académique des pensions tente de démêler le vrai du faux en publiant sur son site internet les "25 questions fréquemment posées sur le système à point". Le Conseil académique, qui rassemble en son sein un groupe d'experts sous la direction de l'ex-ministre sp.a. Franck Vandenbroucke, a rédigé, en 2014, des recommandations en vue de la réforme des pensions et a été le premier à mettre l'idée d'une pension à points sur la table.

La valeur du point peut-elle changer?

Si le système prévoit bien une évolution de la valeur du point qui servira de base au calcul du montant de la pension, cette évolution "suivra l'application de règles connues et préalablement définies", précise le Conseil. C'est là le principal chantier qui attend Daniel Bacquelaine: préciser les circonstances dans lesquelles ces paramètres évolueront.

Sera-t-il encore possible d'estimer le montant de sa future pension?

Il faudra se contenter d'estimations plus ou moins précises, car la valeur du point étant variable, il faudra s'appuyer sur la valeur du point au moment où l'on fait ce calcul.

Les pensions vont-elles baisser?

Non, puisqe le nouveau système à points ne supprime pas la liaison des pensions au bien-être, un mécanisme qui a permis, depuis qu'il existe, de revaloriser les pensions les plus basses. Les pensions devraient donc continuer à augmenter, au moins en suivant l'indexation du coût de la vie. Sauf bien entendu si un gouvernement décidait à l'avenir de supprimer cette liaison, pour des raisons budgétaires par exemple.

Quid des points en cas de chômage ou d'incapacité de travail?

Le Ministre Bacquelaine a déjà assuré qu'on ne toucherait pas aux périodes de maladie, ou congé de maternité, qui donneront donc droit à l'octroi de points. Par contre, des restrictions de points pourraient être imposées sur le périodes de chômage. Les syndicats estiment que cela pourrait faire perdre plus de 100 euros par mois à certains futurs pensionnés. Et crient à une double peine, puisque les chômeurs sont déjà des victimes de la conjoncture économique.

(LpR- Source : Le Soir et L'Echo/Picture : Belga)

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