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Revoir les congés pénitentiaires: erreur ou bon sens?

Le congé pénitentiaire de Benjamin Herman, l'homme qui a tué deux policières et un automobiliste, ce mardi matin à Liège, ravive la polémique autour des congés pénitentiaires.

En effet, l'auteur de l'attaque de Liège bénéficiait d'un congé pénitentiaire au moment de son triple crime. Après cette horrible tragédie, des voix s'élèvent au sein de la police pour réclamer une révision de ce système, ce que refuse le ministre de la Justice, Koen Geens.

C'est dans ce contexte tendu que Kristel Beyens, professeur de pénologie au sein du département Criminologie de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), fait part de sa réflexion dans une opinion parue mercredi dans De Standaard, que relaye aujourd'hui Flandreinfo.

Si "chaque nouveau crime est un de trop et surtout lorsqu'il y a des morts", la professeure en pénologie plaide en faveur du maintien des congés pénitentiaires et des permissions de sortie des détenus. Selon elle, ces systèmes sont très importants pour la réinsertion des prisonniers et les rendre plus stricts aurait un effet inverse, rendant la société moins sûre. La spécialiste souligne: "Il est important de garder les permissions de sortie et le congé pénitentiaire ou de ne pas les remettre en question trop rapidement". "L'attribution de ces modalités d'exécution de la peine n'est pas automatique. Elle le résultat d'un processus de décision impliquant plusieurs personnes", rappelle-t-elle.

Même son de cloche du côté d'Avocats.be. Jean-Pierre Buyle, président de l'organisation professionnelle est inflexible sur la question: "La révision de ce système serait une erreur (...) Il faut rester ferme. Ces modalités d'exécution des peines sont indispensables et fonctionnent généralement bien. Elles sont aussi bien contrôlées", explique-t-il.

Si Jean-Pierre Buyle est conscient que la tuerie de Liège révèle un dysfonctionnement, il s'interroge: "Mais c'est une sorte de fatalité. Qui aurait pu prévoir un tel massacre? (...) Remettre en cause tout le système ou le durcir après ce drame serait une erreur", insiste-t-il.

"Il faut plutôt travailler en amont, sur l'éducation, le sens de la prison, des centres fermés et des centres pour mineurs. Il n'existe pas de réels plans de réinsertion. Il y a tout un travail à effectuer pour éviter que la prison ne soit qu'un mouroir", conclut-il.

Si actuellement on ne dispose pas de chiffres exacts, une précédente étude réalisée dans les années 1990 avait pointé un faible pourcentage d'échec (3%) pour les congés pénitentiaires. En outre, la commission de nouveaux faits reste très rare, pointe Flandresinfo.

(FvE - Source: Flandresinfo - Illustration picture: Belga)

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