Stress et burn-out font des ravages à l'armée
Le métier de militaire de carrière est-il traumatisant? C'est ce que laisse en tout cas penser l'état psychique de nos troupes.
De nombreux militaires belges doivent en effet composer avec le stress traumatique, le syndrome de stress post-traumatique et d'autres pathologies, qui sont la conséquence directe d'incidents violents, le plus souvent lors de missions opérationnelles. "Ces troubles peuvent être physiques mais aussi psychologiques. Ils peuvent prendre la forme de paranoïa, de troubles du sommeil ou de l'érection qui découlent d'événements traumatisants vécus lors de missions", précise Philippe Sion, délégué permanent du syndicat militaire ACMP-CGPM.
Alcoolisme, médicaments et dépression sont un scénario bien connu du permanent syndical, confronté à ces hommes détruits par la violence de la guerre et les images traumatisantes qu'ils en gardent. Des images qui hantent souvent les vétérans, des dizaines d'années plus tard...
Environ 20 % des vétérans de guerre présenteraient des troubles dits 'post-traumatiques'. Mais ces troubles causés par le stress ne touchent pas seulement les vétérans de guerre. En règle générale, de plus en plus de policiers et de militaires souffrent de burn-out, avec tout ce que cela implique comme difficultés pour leur famille et leurs collègues.
Mais le traitement des troubles psychiques provoqués par des situations de stress intense, y compris le burn-out, ne semble pas être une priorité au sein de la Défense. "Les pouvoirs publics ont un devoir de soins vis-à-vis du personnel. Et il ne s'agit pas que de donner du matériel et des infrastructures de meilleure qualité, il existe aussi un devoir de soins sur le plan psychosocial des militaires. À ce niveau-là, il y a encore énormément de boulot," pointe Roger Housen, responsable du syndicat militaire ACMP-CGPM.
(LpR- Source : la DH/Illustration picture : Belga)