Société

Le nombre de plaintes, déposées au SPF Santé publique, au motif que des spectateurs fument dans les salles de concert serait en augmentation, rapporte aujourd'hui la Dernière Heure. Dans ce contexte, il semblerait que certains artistes, plus que d'autres, attireraient les fumeurs. Les concerts de reggae ou de hip-hop seraient par exemple de plus gros déclencheurs du tabagisme. Et lors de certains concerts, le phénomène ne se limiterait pas à la consommation de tabac, certains fans n'hésiterant pas à fumer quelques joints.

Un plaignant, rapporte que pendant le concert d'IAM (un groupe de rappeurs marseillais qui s'est produit le 29 novembre dernier au Palais 12 de Bruxelles), des centaines de personnes fumaient sans aucune gêne pendant le spectacle. Sa plainte n'a à ce jour reçu aucune suite.

Du côté des salles de concert, si l'on reconnait être conscient du phénomène, force est de constater que ces lieux publics fermés sont démunis face aux personnes qui passent allègrement outre l'interdiction de fumer.

Denis Delforge, le directeur général de Brussels Expo explique au quotidien: "Le mot d'ordre est que si quelqu'un fume, il doit sortir parce qu'on ne peut pas fumer dans la salle. On travaille main dans la main avec les promoteurs, leur sécurité et celle de la salle pour réduire ces nuisances au maximum. Personnellement, j'ai une tolérance zéro en la matière. Mais il faut tenir compte du fait qu'on ne peut pas concentrer toute la sécurité sur la question de la cigarette parce qu'elle doit aussi pouvoir agir sur des problèmes d'un autre type, comme un malaise, par exemple." Il poursuit: "On ne peut pas verbaliser, on ne peut pas imposer, on ne peut pas faire sortir les gens manu militari. Les agents de sécurité ne sont pas autorisés à le faire parce que ce ne sont pas des agents de police. Et s'il faut plus de policiers pour réprimer les fumeurs, il va devenir difficile d'organiser des concerts."

Pourtant fumer dans un lieu public fermé est bien entendu formellement interdit et cette règle s'applique évidemment aux salles de concert. La personne qui brave l'interdiction de fumer s'expose à une amende de 208 euros.

Du côté du SPF Santé publique, Vinciane Charlier, porte-parole de l'institution, confirme être consciente du problème. Elle explique que les salles de concert font bien partie de lieux inspectés et que les contrôles sont effectués en étroite collaboration avec les responsables des lieux. "Malheureusement, on est un peu démuni face aux personnes qui fument dans les salles de concert", explique-t-elle. Quant aux nombres de plaintes, selon Vinciane Charlier, elles seraient peu nombreuses après le concert: "Les plaintes déposées et formulées par après sont assez rares. On ne dispose pas du nombre de plaintes déposées à ce propos".

(Fve - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Pixabay)