Une médecine à deux vitesses dans les hôpitaux belges?
Cette semaine, le quotidien flamand De Morgen a révélé le contenu d'une lettre adressée par l'UZ Leuven à ses patients devant subir une opération, indique FlandreInfo.
Dans ce courrier, l'hôpital universitaire du Brabant flamand prévient que pour les patients en chambre individuelle, l'UZ Leuven garantit que l'intervention sera entièrement réalisée par le professeur lui-même. Pour les patients en chambre collective, certaines parties de l'intervention peuvent être réalisées par un assistant.
Cette missive, dont le contenu n'est pas une première pour l'UZ Leuven, a déclenché de vives réactions en chaîne dans le secteur de la santé, accusant l'hôpital de pratiquer une médecine de classe.
Ilse Weeghmans, de la plateforme flamande des patients, s'offusque: "La qualité des soins dépend donc du portefeuille du patient".
Dans le quotidien De Morgen, Lieven Annemans, professeur d'économie de la santé dénonce une "forme de médecine de classe". Il déclare: "Ce n'est pas déontologique et au fond c'est une forme de médecine de classe. Ils peuvent dire que les assistants font aussi du bon boulot, ce qui n'est pas faux. Mais ce que ça cache, c'est que ces médecins peuvent compter des suppléments plus élevés pour une chambre seule. Une partie de cet argent va d'ailleurs à l'hôpital. Ils ont donc également intérêt à mettre un maximum de patients en chambre seule."
De son côté, l'administrateur délégué de l'UZ Leuven, le professeur Marc Decramer se défend. L'hôpital universitaire de Louvain ne pratique pas une médecine de classe. Il explique: "La règle générale dans notre hôpital est claire: les médecins ne peuvent facturer de suppléments de prix pour les chambres individuelles que si le même service est offert au patient dans une chambre à plusieurs personnes avec la même qualité et la même garantie de sécurité". Ce à quoi il ajoute que les professeurs ne s'occupent pas seulement des patients en chambre individuelle. Le choix de ce que fera un assistant ou un collaborateur dépendra de la complexité de l'opération.
Du côté de la Ministre de la Santé publique, Maggie De Block (Open VLD), le ton est plus ferme: "Ces pratiques sont illégales. Le parquet pourrait prendre des sanctions".
(FvE - Source: FlandreInfo - Illustration Picture: Pixabay)