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UPDATE: Pourquoi la police n'intervient plus dans les écoles bruxelloises?

Les chiffrent parlent d'eux-mêmes, sur une durée de six mois, 24 opérations de police ont été menées dans des écoles en Flandre, pour 8 en Wallonie et zéro à Bruxelles.

Pourtant, les opérations de police à l'école, menées dans le cadre d'opérations antidrogue, avaient plus que doublé en cinq ans dans les établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De 64 en 2007, elles étaient passées à 157 en 2012.

Que s'est-il donc passé entretemps alors que ces contrôles avaient justement tendance à se multiplier?

Ces opérations de police dans les établissements scolaires existent pour lutter contre l'usage de la drogue. En effet, la drogue à l'école à tendance à se banaliser et devient un problème supplémentaire pour le cadre enseignant et les directeurs d'école. Dans ce contexte, les forces de l'ordre travaillent avec l'aide de chiens renifleurs et peuvent effectuer des fouilles sur les élèves. Ce genre d'intervention, qui peut sembler traumatisante, est néanmoins entourée d'un suivi. Chaque équipe de policier est accompagnée d'un membre de la direction et en parallèle des courriers sont distribués aux élèves et aux parents.

L'idée de ce type d'intervention à l'école a cependant suscité de vives polémiques en 2013. A l'époque, Bernard Devos, le délégué général aux Droits de l'enfant, considérait ces opérations comme "inutiles, dégradantes et humiliantes ".

Depuis lors, ce type de contrôles n'a quasi plus jamais été réalisé à Bruxelles. D'après les chiffres fournis par le Ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, aucune opération de police dans les établissements bruxellois n'a été recensée sur les six premiers mois de cette année.

Dans sa réponse au député fédéral MR Gautier Calomne, Jan Jambon précise que ces chiffres proviennent d'une base de données nationale de police administrative, créée en 2015. Base dans laquelle il ne serait pas obligatoire d'enregistrer des informations (contrairement à la banque de données nationale de police judiciaire).

Gautier Calomne explique à La Dernière Heure la nécessité de cet échange d'informations: "L'échange d'informations est évidemment important pour améliorer la qualité du travail au sein des forces de police. En ce sens, la mise en place d'une banque de données en 2015 était nécessaire". Le député fédéral émet quelques inquiétudes : "Les chiffres d'utilisation de cet outil posent néanmoins question, avec une faible participation au niveau bruxellois. Il est donc nécessaire d'améliorer encore cette banque de données et de favoriser son emploi, en particulier dans le contexte actuel. L'information doit être partagée pour un fonctionnement optimal et une sécurité accrue".

(FvE - Source: La Dernière Heure / Illustration Picture: Belga)

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