Après le plat, le Giro compte ses bosses
Vivement l'Italie! Comme le disait Damiano Cunego, qui résumait ainsi le sentiment général dans le peloton, "la Hollande, c'est joli, mais c'est compliqué pour courir". Après deux étapes dangereuses et inutiles (sauf pour les sponsors) dans le vent et la pluie, où l'intérêt sportif s'est parfois limité à compter les chutes (en deux jours, c'est plus de la moitié du peloton qui est allée à terre !), les coureurs pansent leurs plaies. Tout le monde prend en effet aujourd'hui l'avion en direction de Savigliano, dans le Piémont, où sera disputé dès demain un contre-la-montre par équipes, premier tournant de ce Giro. Cette excursion hollandaise a laissé des traces indélébiles au classement général, où les écarts enregistrés doivent plus à la malchance qu'à une véritable bagarre sur le vélo. Les victimes de ce funestes jeu de quilles s'appelent Moncoutié, Uran, Pozzato, Bruseghin, Pozzovivo, Simoni et Larrson, qui ont déjà déboursé entre 8 et 15 minutes au général. Bradley Wiggins, éphémère porteur du maillot rose après le prologue, est déjà tombé deux fois et accuse désormais plus de 4 minutes de retard sur le maillot rose. Parmi les favoris, Cunego (chute et bronchite) et Sastre ont tous deux perdu près de 2 minutes en payant leur tribut à la malchance. Evans lui a lâché près de 40 secondes. Les quelques rares coureurs qui ont réussi à éviter les gamelles se retrouvent dans un groupe de favoris qui se tiennent à moins de 20 secondes du leader kazakh, Alexander Vinokourov. On y retrouve, outre Vino, les Italiens Basso, Scarponi, Garzelli et Nibali ainsi que le Russe Karpets et l'Ecossais Millar. Voilà qui promet une belle empoignade entre Astana (Vino), Saxo Bank (Porte) et Garmin (Millar) qui viseront le maillot rose sur les 32,5 km du chrono par équipes, qui s'assimilera ce mercredi à un long faux plat. Un chrono où Millar ne pourra pas compter sur les qualités de rouleur de Christian Vande Velde. Exactement comme l'an dernier, l'Américain a dû abandonner après avoir chuté lors de la troisième étape. Le bilan est le même qu'en 2009 : fracture de la clavicule et retour à la maison. Avant même d'avoir pu mettre un pied dans la botte... (LB/Picture : photo news)