Contador : "Le Giro m'a couté cher"
Alberto Contador avait décidé de rétablir son honneur et d'empoigner le taureau par les cornes. Et cette fois, la bête -injustement accusée l'an passé- n'était pas contaminée. Attaquant dès les premières rampes du Télégraphe, il a éparpillé le peloton comme un troupeau privé de berger dans les alpages. "J'ai attaqué l'étape sans pression, seulement avec l'envie de la gagner. Je ne regrette rien, j'ai couru comme j'aime. (...) Si j'avais attaqué seulement dans la dernière montée, je n'aurais pas la même satisfaction", a-t-il expliqué. Mais le Pistolero qui espérait sans doute renverser la vapeur, est reparti bredouille, même s'il a longtemps cru pouvoir retourner la situation. Ce faisant, il a offert aux suiveurs de ce Tour une étape de légende. "Je me suis amusé sur le vélo, j'ai couru différemment des fois où chaque seconde compte au classement général. Je voulais surtout en profiter", expliquait-il après avoir fait pratiquement toute l'étape en tête. "Quand je me suis retrouvé dans mon lit jeudi soir, j'ai pensé que j'avais vécu un Tour sans gloire et j'avais envie de rentrer à la maison. C'est pour cela que j'ai tenté quelque chose". L'orgueilleux coureur de Pinto s'est donc lancé dans un raid à l'ancienne qui a bien failli réussir. Mais il a fini par se faire rejoindre et dépasser par Pierre Rolland, le très dévoué serviteur de Voeckler et par Samuel Sanchez, qui s'est ainsi adjugé le maillot à pois. "Depuis le début, mon Tour tourne à l'envers. Je dois rattraper le temps perdu avec les chutes, j'ai des problèmes au genou, sans parler des efforts réalisés depuis le début de la saison.. J'étais venu pour gagner le Tour, mais je savais que réussir le doublé avec le Giro serait très difficile. Le Giro m'a coûté cher", a conclu Contador. Mais personne ne sait encore si ce sera Andy Schleck ou Cadel Evans qui en profitera. A chaque jour suffit sa légende... (LB/Picture : Belga)