Frank Schleck, l'abeille et la bête
Images surprenantes hier dans le chrono par équipes où l'on a vu les frangins Schleck constamment planqués en bout de file, alors que le train Leopard-Trek roulait à grande vitesse, dans l'espoir d'arriver avant l'heure de Contador en gare des Essarts. Etait-ce un choix tactique de laisser ainsi les Schleck dans le dernier wagon pendant que Montfort, Voigt, Fuglsang et Posthuma jouaient les locomotives à l'avant du convoi ? Ou cela démontrait-il une fois de plus les limites des frérots luxembourgeois dans le difficile exercice du respect des horaires ? Un peu des deux sans doute. Mais de là à voir les dossards 11 et 18 passer ostensiblement leur tour de relais... L'explication de cette journée de grève des cheminots Schleck est venue d'un tweet posté par Frank, l'aîné de la famille : dans un train lancé à grande vitesse, il est dangereux de passer la tête par la fenêtre, au risque de se prendre un objet volant en pleine poire. "J'ai vécu une drôle de journée. J'ai heurté un appareil photo avec la tête, et mon casque m'a coupé au niveau du nez", raconte Frank sur son site de microblogging. Comment dit-on "e pericoloso sporgersi" en Luxembourgeois? Mystère... Mais les malheurs du Groucho Marx du cyclisme n'étaient pas terminés. Après avoir heurté ce petit oiseau sur le point de sortir, c'est un insecte en goguette qui s'invitait dans l'organisme de l'aîné de la fratrie. "Puis, j'ai avalé une abeille qui m'a ensuite piqué, au bout de 5 kilomètres de course. Ce n'était pas très goûteux et plutôt douloureux." Heureusement, pendant que Frank se prenait un insecte dans le buffet, la bête Cancellara ramenait les Leopard sur leurs rails, roulant à toute vapeur dans les 5 derniers kilomètres. Et, comme les chemins de fer suisses sont ponctuels, les frères Schleck, confortablement installés dans le compartiment des fumeurs de pipe, pouvaient composter leur billet avec 23 secondes d'avance sur Alberto Contador, l'ancien chef de gare du peloton. (LB/Picture : Belga)