Gilbert, "heureux" pour son compagnon de chambre
La chambre que partagent chaque soir Jelle Vanendert et Philippe Gilbert (pour une fois, on est bien obligés de l'écrire dans cet ordre) a déjà vu défiler beaucoup de maillots distinctifs depuis le départ de la Grande Boucle. Ce samedi soir, Vanendert a ajouté un maillot à pois à la collection déjà bien fournie des deux compères, puisque Gilbert avait déjà porté toutes les couleurs qui comptent, à l'exception du blanc. Il est sans doute trop tôt pour savoir si Jelle Vanendert défendra ce maillot à pois, lui qui a pris une éclatante revanche en devançant cette fois Samuel Sanchez, son bourreau de Luz-Ardidan. Il faudra d'abord que le sympathique coureur de Neerpelt, comme libéré depuis l'abandon de Jurgen Van den Broeck, réalise ce qui lui arrive. Car Vanendert, qui se surprend lui-même avant de suprendre les autres, n'est pas un habitué des feux des projecteurs. "Je ne savais même pas qu'un Belge n'avait plus remporté une étape de montagne au Tour de France depuis 30 ans. Pour moi, c'est un rêve qui devient réalité", déclarait-il, candide, après ce succès qui le propulse dans un autre monde. Comment explique-t-il cette forme physique si éclatante, lui qu'on a vu se dépenser sans compter pour Gilbert sur les Ardenaises (photo : les deux compères après Liège-Bastogne-Liège) et sur les premières étapes du Tour? "J'ai pu prendre du repos, m'entraîner et ne courir qu'une course, le Dauphiné. Je suis frais et en grande forme !", explique-t-il simplement. La Belgique se serait-elle découvert un nouveau grimpeur? "La montagne, j'aime si je suis bien, et pour le moment, je suis bien", s'amuse-t-il . Mais chassez le naturel et il revient au galop. Jelle Vanendert ne peut s'empêcher de penser à son leader, car son tempérament le pousse à ne pas se mettre en avant. "C'est un peu aussi une victoire pour Jurgen. Je me dis que s'il était encore là, avec la forme qu'il avait, et celle que je tiens également, nous aurions pu faire de grandes choses", regrette-t-il. En attendant, même sans Van den Broeck, les Lotto en sont à 3 victoires sur ce Tour. Et Philippe Gilbert est tombé dans les bras de son compagnon de chambre, alors qu'il franchissait la ligne 17 minutes aprèslui. "Je suis super heureux pour lui, et surtout très ému. C'est effectivement avec lui que je partage ma chambre le soir à l'hôtel. Il est très simple et très calme. Mais depuis quelques jours, il avait changé et m'avait même annoncé la couleur en me confiant son ambition. Il a dû faire une montée extraordinaire", confiait le champion de Belgique, qui aura sûrement eu le temps de revoir les images pendant qu'il se faisait masser dans sa chambre, en compagnie de l'inattendu vainquer du jour. (LB/Picture / belga)