Gilbert : "La pression me motive"
Difficile de trouver en ce moment un homme plus en forme que Philippe Gilbert. Et difficile d'imaginer une arrivée qui convienne mieux à ses qualités de puncheur-finissseur que la montée du Cauberg, en haut de laquelle est tracée la ligne d'arrivée de l'Amstel Gold Race. Mais si son éclatante démonstration dans la Flèche Brabançonne, mercredi, aura sûrement rassuré le Remoucastrien sur sa condition, elle aura aussi servi de sérieux avertissement pour ses adversaires. C'est donc avec la pancarte de grandissime favori collée dans le dos que Gilbert devra tenter de se succéder à lui-même. "Tout sera différent dimanche. Le parcours est plus dur, plus long et le niveau est nettement supérieur. Mais, c'est vrai, cela fait quelque temps que je n'ai plus perdu une course sur ce genre d'arrivée", affirme dans La Dernière Heure le leader de la formation Omega Pharma-Lotto, qui reste néanmoins les pieds sur terre. "L'erreur, et je ne la commets jamais, serait de croire que c'est gagné d'avance. Mon succès de mercredi m'a surtout donné confiance et motivation, à moi et à mon équipe", tempère-t-il. Ce qui est sûr, c'est qu'à cause de ce statut de premier candidat à la victoire, Gilbert sera surveillé comme le lait sur le feu par ses adversaires, un peu comme l'a été Fabian Cancellara sur les Flandriennes. "Ça peut arriver en effet, mais le parcours, ici à l'Amstel, permet moins de courir négativement. L'enchaînement des difficultés le rend plus dur. (…) Dimanche, s'il y a une anticourse, vous roulez à bloc pendant cinq kilomètres et il ne restera plus que deux ou trois coureurs avec vous", affirme Gilbert, qui n'entend pourtant pas supporter seul tout le poids de la course. "Je ne suis pas le seul favori. Gesink et son équipe, les Rabo, vont devoir rouler, comme chaque fois. Il y a aussi les Katusha, que je crains plus en équipe qu'individuellement, et aussi les frères Schleck", prédit-il, nullement effrayé par la tâche qui l'attend. "Le poids du dossard 1 m'a déjà réussi deux fois, à Paris-Tours et au Tour de Lombardie. Alors, pourquoi pas une troisième fois dimanche ? La pression ne me pose aucun problème, elle me motive même, j'apprécie cette situation", conclut-il, gonflé à bloc. (LB/Picture : Belga)