Gilbert : "Traité comme un moins que rien"
C'est à Monaco que les envoyés spéciaux du Soir ont rencontré un Philippe Gilbert manifestement heureux du dénouement de la saga de l'été : son transfert vers l'équipe américaine BMC, où il rejoindra Cadel Evans et son ami Thor Hushovd. Voici pourquoi Philippe a péréféré ne pas répondre favorablement aux demandes pressantes de Quick Step. "L'annonce de la fusion entre Omega Pharma et Quick Step a achevé de consolider mon choix. Quelle erreur ! D'abord, ils donnent la primeur de l'info à un quotidien (Het Nieuwsblad), lequel annonce en première page, le 2 août, que mon futur employeur devra débourser 1,5 million d'euros pour payer un dédit de transfert. Omega n'a pas respecté un point capital dans toute négociation : la confidentialité entre employeur et employé. (...) J'ai perçu cela comme une menace, un moyen de pression, genre, "Si tu pars, tu paies." J'ai été traité comme un moins que rien sur ce coup-là et le soir même, j'avais fait mon choix", raconte Gilbert, qui n'a pas apprécié d'avoir été mis devant le fait accompli. Autre raison de son choix : chez BMC, il ne devra pas assumer seul le poids des responsabilités. "Quick Step misait sur une équipe internationale où elle m'offrait beaucoup de responsabilités dont le statut de numéro un. C'était grisant, angoissant aussi. Car je ne réussirai par tous les ans une saison comme celle de 2011. Imaginez que je ne gagne rien, ou peu, en 2012. Dans une équipe qui mise tout sur vous, c'est une perspective impossible à imaginer, surtout pour les équipiers qui bossent, sans parler de la presse belge", explique-t-il sagement. "Je connais depuis le début de l'année, une réussite insolente. J'ai donc conçu qu'il était préférable d'être un coureur parmi d'autres dans une équipe de stars, plutôt que de rouler dans une formation où tout le poids des responsabilités aurait reposé sur mes épaules", conclut-il. Une nouvelle preuve que chez Philippe Gilbert l'ambition et la sagesse se complètent à merveille... (LB/Picture : Belga)