Giro-15 : une journée décisive en enfer
Nombreux sont ceux qui considèrent le Monte Zoncolan (1750 m), ou sera jugée l'arrivée de cette 15ème étape, comme la route goudronnée la plus pentue d'Europe. Par le versant qui sera emprunté cette année (via Ovaro), le Zoncolan affiche la bagatelle de 6 km successifs à 15 % de moyenne, avec par endroit des portions supérieures à 20 % (22 % maximum). Debout sur les pédales, les coureurs donnent parfois l'impression d'être scotché à la route et l'élimination se fait toujours par l'arrière, car sur ces pentes, il est quasiment impossible de démarrer ou de placer une accélération. Gilberto Simoni, qui sait de quoi il parle puisqu'il s'est imposé deux fois au sommet de cet infernal mamelon dans le Frioul, prétend que les sections les plus faciles du Zoncolan sont aussi dures que les cols les plus difficiles du Tour de France. L'Italien, qui détient le record de l'ascension en 39:05 (sur notre photo, en 2007), rappelle que sa moyenne ce jour-là sur la montée n'était que de 15,050 km/h ! Des chiffres qui en disent long sur l'exceptionnelle difficulté de ce col hors normes. Résumons : long de 10 kilomètres, le Zoncolan offre un pourcentage moyen de 11,5%, avec un passage à 22 % aux environs du km 4, une section à 20% aux alentours du km 8 et un dernier "mur" à 18 % juste avant la flamme rouge. Dimanche soir, le classement général devrait avoir été décanté des derniers bénéficiaires de l'échappée fleuve vers l'Aquila, à l'exception sans doute de Sastre. Scarponi, Basso, Nibali et Evans paraissent avoir le profil pour remporter la-haut une victoire de prestige. Mais avant cela, sur les 222 km de parcours, il aura déjà fallu digérer trois autres cols. La voiture-balai risque d'avoir du travail... (LB/Picture : Belga)