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Giro/#5 - Pineau : la victoire pour oublier la dépression

Six ans d'attente... A 30 ans, Jérôme Pineau a signé hier sa première victoire d'étape dans un grand tour, lui qui n'avait plus rien gagné depuis 2004 et la semi-classique Paris-Bourges. Son succès hier à Novi Ligure est aussi la première victoire d'étape française dans le Giro depuis Christophe Le Mével en 2005. Il offre ainsi à Quick Step son deuxième bouquet sur ce Tour d'Italie, après celui de Wouter Weylandt en Hollande. Pineau, originaire de Nantes, a débuté sa carrière dans l'équipe Bonjour de Jean-René Bernaudeau, avant de rejoindre début 2009 la Quick Step en même temps que Sylvain Chavanel. Mais, malgré un talent évident et précoce, son parcours n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. "Je suis arrivé chez les pros après trois ans de pratique et j'ai obtenu des résultats sans attendre. Je me suis retrouvé dans les trente premiers mondiaux. Je pensais que le cyclisme était facile. Mais je n'ai rien gagné et j'ai perdu les pédales.", explique-t-il à l'AFP. "En 2005, j'ai fait une dépression. 2006 a été une année de transition. Il fallait après que je change d'équipe. J'ai trouvé chez Quick Step un encadrement pour me remotiver. Si j'étais resté où j'étais, je ne sais pas si j'aurais pu faire ce que j'ai fait aujourd'hui", précise-il, manifestement libéré par ce succès d'envergure qui devrait lui permettre de retrouver la confiance. "Ce qui me manquait, c'était la grande victoire. J'ai prouvé que j'étais un très bon coureur, que je pouvais gagner une grande course. C'est le plus grand succès de ma carrière. Maintenant, si je pouvais faire aussi bien dans le Tour en juillet, ce serait pas mal..." Hier, Pineau a fait preuve de lucidité, de calme et de patience pour battre le très remuant Japonais Yukiya Arashiro (Bbox) et son compatriote Julien Fouchard (Cofidis) au terme d'une échappée qui n'était pas gagnée d'avance. "Didier Rous m'a toujours dit : "on ne sait si une échappée est bonne qu'à l'arrivée". (...) On a roulé à près de 60 km/h dans les derniers kilomètres et ça, il faut le faire après une échappée de 130 kilomètres. Bizarrement, j'ai retrouvé la confiance au panneau des 1500 mètres, j'ai compris que j'allais gagner. Pour une fois, ce n'est pas moi qui ai perdu les nerfs. J'avais les jambes qui répondaient. Arashiro était le plus fort de nous trois. Mais il a lancé le sprint d'un peu trop loin." Pour Jérôme Pineau, qui peut à nouveau sourire à la vie, le sprint à trois de Novi Ligure servira sûrement de déclic... (LB avec AFP/Picture : Belga)

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