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Hoogerland : "On est toujours en vie, Weylandt, lui, est mort"

Il restait 35 km à parcourir en direction de Saint-Flour. Thomas Voeckler, Luis Leon Sanchez, Sandy Casar, Juan Antonio Flecha et Johnny Hoogerland s'apprêtaient à se disputer la victoire à la régulière après avoir animé toute l'étape. C'est à ce moment qu'une voiture officielle, sans doute conduite par un inconscient, fauchait violemment Flecha et Hoogerland en même temps qu'une partie de l'intérêt de la course. Flecha, le coude gauche très abîmé et Hoogerland, lacéré par les barbelés dans lesquels il avait atterri, finiront tous les deux l'étape très attardés. En pleurs sur le podium où il s'était résolu, malgré sa douleur, à venir chercher le maillot à pois qu'il avait durement conquis mais qu'il ne pourra sans doute pas défendre, Johnny Hoogerland (photo) avait les jambes bandées et le visage marqué par la douleur. "Je pense que les gens qui étaient dans la voiture auront un grand sentiment de culpabilité. Il est toujours possible que de telles choses arrivent, mais ça ne devrait pas. Je ne peux toutefois blâmer qui que ce soit. J'ai juste dit à Flecha : on est toujours en vie, Weylandt, lui, est mort", racontait l'infortuné coureur hollandais à ITV4. Flecha, lui, s'est muré dans le silence et il a refusé le prix de la combativité que les organisateurs auraient (maladroitement) voulu lui offrir en guise de consolation. "Nous reviendrons sur cette situation demain, et verrons à faire avancer les choses", glissait Dave Brailsford, le manager de la formation Team Sky, qui ne voulait pas en rajouter. Même son de cloche chez Vacansoleil, où un communiqué officiel se bornait à annoncer "une discussion avec les parties impliquées au sujet de ce qui est arrivé". "Aucun commentaire ne sera fait ce dimanche, pour éviter qu'il soit influencé par l'émotion". Voilà un calme qui les honore. Car, à leur place, on serait allé dire deux mots à ce chauffard... (LB/Picture : Belga)

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