Jean-François Bernard : "Si des leaders chutent sur les pavés, va-t-on s'arrêter?"
Jean-François Bernard, ancien coureur français et aujourd'hui consultant pour le quotidien sportif L'Equipe, se demande dans une chronique postée lundi soir "à quelle logique correspond le regroupement général entre les favoris après les chutes en série dans le final ?" Toujours lucide dans ses analyses, "Jeff" avoue sa perplexité devant le geste prétendument "chevaleresque "(dixit Gérard Holtz) de Fabian Cancellara. Le Suisse, qui s'est réfugié derrière "l'équité sportive", ne défendait-il pas en premier lieu les intérêts des frères Schleck? Comment se fait-il que le Suisse ait pu imposer sa volonté aux équipes Caisse d'Epargne et HTC Columbia, privant ainsi Luis Leon Sanchez et Tony Matin d'une affaire en or ? "J'avoue que je suis perplexe. On parle de solidarité, pourquoi pas. Mais les chutes ont toujours fait partie de la course, des éléments qu'il faut maîtriser quand on veut gagner le Tour de France.", écrit Jean-François Bernard. "Je ne sais pas ce qui c'est dit dans le premier peloton autour de Cancellara, je pense que cela a dû discuter beaucoup dans les oreillettes. Mais je suis un peu déçu que les coureurs qui étaient dans le premier groupe n'aient pas roulé à fond. Les grandes légendes du Tour se sont écrites avec ce type d'histoire.", précise-til. Le nouveau (et regrettable) patron du peloton a en effet créé par son attitude une dangereuse jurisprudence. "Et mardi sur les pavés, que doit-on imaginer ? Si deux-trois leaders sont piégés par une chute dans le premier secteur pavé, tout le monde va-t-il s'arrêter ? Au-delà de la solidarité affichée, ce type de décision amène une aseptisation de ce sport. Cela ne sert plus à rien de proposer des parcours piégeux sur le Tour de France.", conclut Jean-François Bernard. (LB avec lequipe.fr/Picture : Belga)