Le duel Schleck/Contador s'est-il joué en coulisses?
"Dans le sport, il n'y a pas d'amis. Il faut avoir envie de tuer son adversaire", avait déclaré en substance Laurent Fignon pendant le dernier Tour de France, s'interrogeant à plusieurs reprises sur le manque d'agressivité d'Andy Schleck dans le duel qui l'opposait à Alberto Contador. Il est vrai qu'après l'incident du saut de chaîne dans le Port de Balès, beaucoup s'étaient étonnés de la réconciliation médiatique entre les deux champions et du pardon très vite accordé par Schleck à Contador, alors qu'il y avait pourtant de quoi être solidement remonté. Trop beau pour être vrai? Aujourd'hui, les langues se délient et ce sont les négociations menées en coulisses qui expliquent sans doute ce pacte de non-agression qui culmina d'absurdité au sommet du Tourmalet, où l'Espagnol laissa ostensiblement l'étape au Luxembourgeois. On sait en effet à présent que Fran Contador, le frère du champion espagnol, était en pleine discussion avec Riis pendant le Tour de France. Imaginez le tableau: d'un côté, un Riis aux abois et à la recherche d'un repreneur pour son équipe, mais qui est aussi le directeur sportif du seul homme pouvant empêcher Contador de gagner un troisième Tour. De l'autre, le clan Contador en train d'endormir son pire ennemi en faisant traîner en longueur des négociations autour d'un possible transfert. Inutile de dire qu'à la place de Riis, on aurait tout fait pour ne pas vexer Contador... Tout est donc bien qui finit bien, sauf peut-être pour la morale sportive. Contador a gagné le Tour et roulera l'an prochain sous les ordres de Riis, qui a miraculeusement reçu le soutien de Saxo Bank pour un an de plus. Andy Schleck, qui est aussi talentueux qu'un jeune agneau qui vient de naître, a-t-il été le dindon de cette farce? (LB/Picture : Belga)