Cyclisme

La sixième étape de la Vuelta a propulsé Remco Evenepoel en tête du classement général après un exploit athlétique qui a impressionné tout le peloton et suscité l'admiration des spécialistes. Mais n'est-il pas un peu tôt pour prendre le maillot rojo dans une course de trois semaines aussi exigeante? Si Patrick Lefevere a manifestement apprécié la performance de son poulain, il sait aussi que le maillot de leader est une responsabilité de poids...

Patrick Lefevere n'est pas né de la dernière pluie : il a suffisamment d'expérience pour gérer des situations comme celle-là et pour goûter au bonheur de l'instant présent, puisqu'un de ses coureurs est en tête d'une des plus grandes courses du calendrier mondial. 

Mais, même si Remco Evenepoel, son leader désigné sur cette Vuelta, a frappé un grand coup jeudi au sommet du Pico Jano, Lefevere préfère rester calme et observer l'évolution de la situation dans les prochaines étapes. "J'imagine que toute la Belgique est en émoi, mais restons calmes. Remco n'a pas encore gagné d'étape et peut encore avoir une mauvaise journée", explique-t-il à Het Laatste Nieuws.

Et Lefevere de poursuivre: "Les écarts (au général nldt) ne sont pas très importants. Remco a pris l'initiative et a sorti tous les leaders de sa roue, à l'exception d'Enric Mas. Le plus important est que Remco ne perde pas de temps sur ses concurrents jusqu'à la journée de repos." Il reste trois étapes compliquées à gérer pour l'équipe, dont deux particulièrement difficiles dans les Asturies avant le break de lundi.

Lefevere sait parfaitement que pour Evenepoel et son équipe, conserver le maillot ne sera pas une sinécure. "Le maillot de leader, c'est sympa, mais le prendre aussi tôt dans une grande course à étapes, ça peut devenir un cadeau empoisonné. L'équipe a déjà dû gaspiller de l'énergie ces derniers jours pour garder Remco devant et devra travailler encore plus dur dans les jours à venir," conclut-il.

(LpR avec HLN/picture : John Cameron via Unsplash)