Nibali : "Le public aime la bagarre"
De tous les prétendants à la victoire sur ce Tour 2012, Vincenzo Nibali (Liquigas) est certainement le moins calculateur. Dans un peloton de plus en plus livré aux épiciers, il incarne une forme de cyclisme à l'ancienne, où la peur de perdre ne paralyse jamais l'envie de gagner. C'est sans doute pour cette raison qu'Eddy Merckx voit en ce Sicilien têtu et son tempérament d'attaquant le seul coureur capable de troubler les favoris Evans (BMC) et Wiggins (Team Sky). "Un jour ou l'autre, j'attaquerai (...). Mes supporters, le public me le demandent parce qu'ils aiment la bagarre, les duels en montagne et le Tour, ce n'est pas autre chose", affirme celui dont le tempérament offensif a dynamité cette année le final de Milan-Sanremo et de Liège-Bastogne-Liège qu'il a failli remporter en prenant tous les risques. Mais Evans et Wiggins sont quand même de gros morceaux à avaler, Vincenzo? "Evans court bien, toujours devant, avec les BMC à ses côtés, prompts à réagir. Wiggins est plus nerveux, dès que les RadioShack de Cancellara accélèrent l'allure, les Sky se calent dans leur roue comme s'ils étaient déjà préoccupés de défendre sa deuxième place", explique Nibali qui estime n'avoir rien à envier à ces deux champions anglo-saxons. "Je ne me suis jamais senti inférieur à eux. J'ai couru contre Evans dans le Giro, il y a deux ans, je l'ai parfois battu. Quant à Wiggins, très sincèrement, il ne m'impressionne pas, j'ai fait de meilleurs résultats et dans les cols, je suis plus fort", analyse-t-il calmement, tout en promettant de mettre le feu un des ces jours. "Je n'ai pas d'autre choix que de prendre des risques. Ce qu'il faut, c'est cueillir l'instant, le moment juste en évaluant tous les paramètres en jeu.", conclut Nibali qui, flanqué de son lieutenant de luxe Ivan Basso, pourrait être l'empêcheur de rouler en rond de cette Grande Boucle. Tant mieux pour le spectacle. (LB/Picture : Belga)