Pédalons wallon : les Francophones ont leurs cyclistes professionnels
Charleroi, époque Van Cau, avait tenté l'équipe cycliste professionnelle constitué de coureurs 100 % hennuyers. André Antoine, l'actuel Ministre du Sport francophone, monte le braquet et tente le coup à l'échelle de la Communauté. Sur base d'un budget d'1,2 million d'euros, partagé par les pouvoirs publics et des sponsors privés, dont le Crédit Agricole de Gérard Bulens, on verra dès la saison 2011 des maillots rouge et jaune frappés du coq dans les pelotons de continental, l'équivalent de la division 3 du vélo. La Communauté Wallonie-Bruxelles avait déjà son pôle formation (CFC, Centre de Formation du Cyclisme Francophone), mais le Ministre a jugé qu'une locomotive manquait au charroi, d'où cette équipe pro. Quinze coureurs, garantis francophones pur jus ont obtenu un contrat et rouleront sous les directives de Michel Dernies, ci-devant seul coureur wallon honorable des années '80 avec Claudy Criquielion. Les exemples à suivre ? On pense évidemment à Maxime Montfort et surtout à Philippe Gilbert, deux coureurs du Sud révélés dans des structures... flamandes. Car à l'heure où la Belgique s'interroge, ce projet cycliste s'inspire de celui de Vlaanderen 2002, une équipe qui depuis dix ans a fourni du talent à gogo. Et André Antoine de bomber le torse : "Que serait le sport belge actuel sans les Francophones, voyez les frères Borlée, nos tennismen, nos basketteurs, le temps des complexes est terminé". Reste à souhaiter qu'en plus d'être francophones, les coureurs sélectionnés seront aussi volubiles sur les pédales. Et sans examen linguistique. (J.E./ Picture: Photo news)