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Peter Sagan ne s'est pas fait que des amis à Seraing

Il restait quelques centaines de mètres à parcourir, dimanche, lors de la première étape du Tour, quand Fabian Cancellara, qui venait de larguer la meute en haut de la côte de Seraing, suivi comme son ombre par Peter Sagan, invita le prodige slovaque à prendre un relais. Mais le coureur de la Liquigas resta imperturbablement calé dans la roue du Suisse avant de le déborder cyniquement au sprint. Jusque là, rien à redire, car c'est la loi - parfois cruelle - de la course. Mais l'étoile montante de la Liquigas en a dérangé plus d'un en se montrant assez arrogant sur la ligne après avoir profité pendant plus d'un kilomètre du travail de Spartacus. Un peu de modestie aurait sans doute mieux convenu en pareilles circonstances. Plus étonnant encore, après avoir fait le malin sous la banderole, le champion de Slovaquie s'est ensuite refermé comme une huitre dès qu'on lui tendait un micro. Ses petits haussements d'épaule et son air de "dois-je vraiment répondre à une question aussi stupide?" finiront par agacer tout le monde. Et les plus revanchards ne manqueront pas l'occasion de l'attendre un jour au tournant pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Peter Sagan, tout le monde en convient, est un grand talent. Mais c'est un diamant brut que ses directeurs sportifs doivent polir d'urgence. Sur le vélo, il n'a plus grand chose à apprendre. Dans l'attitude, à 22 ans, il est encore un blanc bec qui se croit tout permis. S'il veut devenir la nouvelle star du cyclisme et être un champion aimé, il a intérêt à gommer ces petits défauts au plus vite. Car le peloton et la salle de presse sont des jungles où il vaut mieux conserver quelques amis. A bon entendeur... (LB avec DR/Picture : photo news)

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