Philippe Gilbert : "J'étais venu pour un podium"
Philippe Gilbert, parfaitement lucide, ne cachait pas sa déception, conscient que pareille occasion sur un parcours taillé à sa mesure ne se représenterait pas de sitôt. "Le résultat n'est pas super, parce que j'étais venu pour un podium. Mais je suis satisfait de ma course, tout comme du travail de toute l'équipe. (...) Tom Boonen, par exemple, se sentait encore bien et m'a parfaitement positionné dans la finale. Jusque-là, la course avait été assez bizarre. Un grand groupe était parti, mais finalement seul Ballan y faisait figure de favori. Pour le reste, il s'agissait surtout d'outsiders." C'est à ce moment de la course que Gilbert a fait preuve d'une nouvelle maturité, en restant calmement dans le peloton et en profitant de la présence à l'avant de De Greef, De Waele, Boonen et Van Avermaet. "Dans le peloton, seuls les Australiens voulaient rouler, si bien que cela a duré longtemps avant qu'on revienne." Mais en freinant ainsi ses ardeurs, Philippe avait gardé assez de jus pour les 2 derniers tours. "Personnellement, j'ai calqué ma course sur celle de Cunego, mais lorsque Cancellara a accéléré sur le grand plateau, je n'ai pas hésité à sauter dans sa roue." Ensuite, tout s'est joué sur un coup de dès. "Dans la finale, nous nous sommes retrouvés à neuf et là, c'est devenu difficile. Après une descente très rapide, je me suis retrouvé un peu à l'arrière du groupe et lorsqu'Evans, Kolobnev et Rodriguez sont sortis, c'est devenu problématique". Malgré un dernier baroud d'honneur, il était trop tard. "J'avais deux Espagnols à mes côtés et Cancellara et Breschel roulaient en véritables équipiers de Kolobnev chez Saxo Bank. J'ai tenté par deux fois de revenir, mais Cancellara a chaque fois bouché le trou." (LB/Picture : photo news)