Pourquoi Andy Schleck va gagner le Tour de France
Andy Schleck va-t-il enfin remporter le Tour de France ? Pour répondre à cette question, il suffit d'examiner les raisons de sa défaite de l'an passé. Où le Luxembourgeois avait-il perdu la Grande Boucle en 2010 ? Où avait-il lâché les quelques maigres secondes qui allaient le séparer d'Alberto Contador à Paris ? Premier élément de réponse : l'an passé, le cadet de la fratrie Schleck avait concédé d'entrée 42 secondes à son rival sur le prologue, qu'il avait abordé beaucoup trop prudemment. Cela tombe bien, cette année il n'y aura pas de prologue, mais bien un contre-la-montre par équipes dès dimanche, où il n'est pas exclu qu'avec des rouleurs de la trempe de Cancellara, Montfort, Voigt et Posthuma, la formation Leopard-Trek puisse reprendre du temps à Contador et cie, moins friands de cet exercice. Deuxième détail qui avait coûté du temps à Andy l'an passé : le fameux incident du saut de chaîne dans le Port de Balès, où il avait perdu 39 secondes dans l'aventure, soit exactement l'écart qui séparera finalement les deux hommes sur les Champs Elysées. Le genre de pépin mécanique qui ne se reproduira pas, surtout si Schleck se souvient d'utiliser son dérailleur avec un peu plus de modération. Troisième constatation qui plaide en la faveur d'une victoire du coureur Luxembourgeois : l'an passé, lors du chrono de la troisième semaine entre Bordeaux et Pauillac, Schleck avait quasiment fait jeu égal avec le Pistolero en ne cédant que 31 secondes en 52 kilomètres. Mais c'était sur un parcours rigoureusement plat et cette fois, le CLM de Grenoble la veille de l'arrivée à Paris, sera nettement plus accidenté. Sur le même parcours, lors du dernier Dauphiné, les grimpeurs avaient plutôt fait bonne figure... Autre raison d'être optimiste pour Andy Schleck : Contador sort d'un des Giro les plus éprouvants de l'histoire et nombreux sont les observateurs qui estiment qu'il payera la note en troisième semaine. Reste pour Andy Schleck à corriger deux petits défauts : parfois très prévisible tactiquement en 2010, il avait souvent attendu le dernier col pour sortir de sa torpeur. Cette année il faudra sans doute prendre un peu plus de risques et attaquer où on ne l'attend pas. Enfin, il faudra aussi qu'Andy ne se laisse pas paralyser par l'ombre parfois encombrante de son aîné Frank. L'an passé, les duettistes avaient été involontairement séparés quand Frank avait laissé sa clavicule sur les pavés roubaisiens. Voler de ses propres ailes et ne pas trop penser à son frère est peut-être le défi le plus difficile qui attend Andy sur la route du Tour 2011. Car la victoire est toujours une forme d'émancipation. (LB/Picture : Belga)