Tour/12- Feu d'artifice ou pétard mouillé pour le 14 juillet?
Il aura donc fallu patienter 11 jours pour en arriver là. Où ça? Au pied de la montagne, pardi ! Car comme le déclarait hier à L'Equipe Gianni Mura, le correspondant de La Repubblica sur la Grande Boucle, "le héros du Tour c'est un type seul dans un col, ce ne sera jamais Cipollini ou Cavendish". Place donc aux vrais protagonistes de la chose cycliste avec une 12e étape qui sent la poudre pour ceux qui ont envie d'écrire l'histoire. Entre Cugnaux et Luz-Ardiden (211 km), le parcours propose un terrain propice aux artificiers de la montagne qui voudront dynamiter la course et de faire exploser le classement général, qui ressemblera ce soir à un nouveau champ de bataille. Après 65 km relativement accessibles, la route commence à s'élever progressivement vers le sprint intermédiaire de Sarrancolin (où Gilbert pourrait se servir un vert) et le pied de la première difficulté du jour, l'inédit col de la Hourquette d'Ancizan, qui défait ses lacets sur les contreforts de l'Aspin. Dix bornes à 7% de moyenne, avec des passages à 10 et 12 % dans ses 3 premiers kilomètres, il y a de quoi mettre le feu loin de l'arrivée. Après une descente de 17 km c'est un géant mythique du Tour qui fera se dresser le peloton sur les pédales : le Tourmalet, 17 km à 7,3 % de moyenne. Ils ne devraient plus être nombreux, là haut, à 2.115 m d'attitude. Nouvelle plongée dans la vallée avant d'attaquer la montée finale vers Luz-Ardiden (13 km à 7,4 %), difficile surtout dans sa première moitié. Mais si le organisateurs ont prévu tous les moyens pyrotechniques nécessaires à l'allumage d'un grand spectacle, quel favori voudra jouer les boutefeux? Traditionnellement, la première étape de montagne est escamotée par les artilleurs du général. Avec des coureurs qui jouent toute leur saison sur le Tour, rares sont ceux qui osent jouer de bonne heure avec les allumettes, au risque de se brûler les doigts. Verrons-nous des pyromanes allumer la première mèche dès le premier col ? Ou devrons-nous attendre les derniers kilomètres pour un prévisible bouquet final ? Certains commencent déjà à nous expliquer que le Tour se jouera dans les Alpes, ce qui peut faire craindre un spectacle de petite facture. Heureusement pour nous, Alberto Contador doit reprendre du temps à ses rivaux et peut-être même se créer un bon matelas sur Evans avant le chrono de Grenoble. C'est ce qui nous fait espérer un feu d'artifice plutôt qu'un pétard mouillé en ce 14 juillet. (LB/Picture : Belga)