Tour/16 - Le sort de la course peut-il se jouer en descente?
Un descendeur averti en vaut deux... C'est au bas d'une dangereuse plongée vers la ville de Gap que sera en effet jugée l'arrivée de cette 16e étape, longue de 162,5 km entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et la préfecture des Hautes-Alpes. Tout devrait se jouer dans les 20 derniers kilomètres car les 140 premières bornes ne sont qu'un long faux plat où le peloton s'élèvera progressivement de 99 mètres à un peu plus de 900 mètres d’altitude. Viennent ensuite les choses sérieuse avec l'ascension du Col de Manse (9.5 km de montée à 5.2 %, deuxième catégorie), pas très difficile, mais - attention - on assiste souvent à des surprises au lendemain de la deuxième journée de repos. Une fois au sommet, il faudra en avoir dans le cuissard pour affronter la vertigineuse plongée vers Gap, technique et dangereuse pendant 6 km. Cet exercice très spécifique donne déjà des sueurs froides à quelques favoris. Elle rappelle en effet des souvenirs peu agréables au peloton puisque c'est là que Joseba Beloki perdit le Tour en 2003 et que Lance Armstrong se révéla être un spécialiste du cyclo-cross après un slalom mémorable dans les champs. Certains n'apprécient pas... "J'espère que le Tour de France ne se décidera pas sur une arrivée comme celle-là", maugrée Andy Schleck. "Tout dépendra de la météo car le final est dangereux et des écarts pourraient se créer en cas de mauvais temps", prévient Alberto Contador. "Je ne peux pas donner crédit à ASO de faire une arrivée comme celle-là. C'est ridicule. C'est à peine 'cyclable', c'est sous les arbres. S'il y a de la pluie, il y aura des mecs à l'hôpital. Je l'ai faite trois fois à l'entraînement, c'est vraiment dangereux", s'indigne même le cadet des frères Schleck. Et comme Météo France annonce des averses sur la région cet après-midi, ses craintes pourraient se révéler fondées. Surtout si des descendeurs patentés comme Thomas Voeckler, Philippe Gilbert, Samuel Sanchez ou Sylvain Chavanel se décident à faire la descente à tombeau ouvert sur une route humide pour aller chercher une victoire d'étape ou créer des écarts au général. Car une fois le bas de ce toboggan infernal atteint, il restera deux kilomètres jusqu'à la ligne. (LB/Picture : Belga)