Tour/2- Gilbert dépouillé du jaune, mais par qui?
Juste après son implacable démonstration au Mont des Alouettes, Philippe Gilbert expliquait avec beaucoup de lucidité la suite probable des événements. "J'ai tout donné dans le final pour prendre du temps mais je vais perdre le Maillot dimanche", prédisait-il conscient qu'Omega Pharma-Lotto ne pourra rivaliser dans le chrono par équipes avec les formations de spécialistes. Le premier intérêt de cet exercice collectif sera évidemment le duel de prestige pour la victoire d'étape entre les grosses écuries de rouleurs patentés. Les grands favoris sont sans aucun doute Garmin-Cervélo (Hushovd, Millar, Hesjedal, Vande Velde, Zabriskie) et Radio Schack (Leipheimer, Klöden, Horner, Brajkovic, Zubeldia, Popovych), suivies de près par HTC-Highroad (Van Garderen, Martin), Leopard Trek (Cancellara, Voigt, Monfort et Posthuma autour des frères Schleck) ou même Team Sky (Wiggins, Thomas, Boasson-Hagen). Sur les 23 kilomètres, plats mais techniques, de cette boucle dessinée autour des Essarts, les candidats les plus sérieux pour ravir le jaune à Gilbert sont sans doute Thor Hushovd et David Millar (Garmin), Andreas Klöden et Chris Horner (Radio Shack) voire Fabian Cancellara, un des frères Schleck (Leopard), Tony Martin (HTC) ou Bradley Wiggins (Sky). Tous pointent en effet à 6 secondes de Gilbert au général et même si son équipe peut limiter la casse, on doute que ce soit suffisant. Mais le véritable sel de ce contre-la-montre par équipes et son principal point d'interrogation sera de savoir combien de secondes Alberto Contador cèdera aux principaux favoris. La chute collective d'hier lui a déjà coûté environ 80 secondes sur Andy et Frank Schleck, Cadel Evans, Van den Broeck, Klöden, Horner, Leipheimer et Gesink. Il ne faudrait pas qu'il perde beaucoup plus que 30 secondes supplémentaires aujourd'hui s'il ne veut pas prendre un gros coup au moral. Or, son équipe est loin d'être une spécialiste du genre et, comble de la malchance, elle s'élancera la première (à 14 h 30), privée de tout repère. Décidément, ce Tour commence bien mal pour le Pistolero. (LB/Picture : Belga)