Tour/5- Les sprinters, des garçons dans le vent
La cinquième étape du Tour de France, courte (165 km) et sans difficulté notable, emmènera un peloton déjà fourbu de Carhaix au Cap-Fréhel. Sur ce tracé plutôt facile et lisse comme le crâne de Yul Brynner, il faudra néanmoins compter avec le vent, une spécialité locale. Après le ravitaillement, les 197 coureurs encore en course (depuis l'abandon de Van de Walle) longeront continuellement la mer jusqu'à l'arrivée. Entre Plouha et Yffiniac, patrie de Bernard Hinault, nous aurons droit à 40 km de route filant vers le sud-est avec des rafales de vent soufflant 3/4 face sur la droite du peloton. De quoi donner des idées aux spécialistes des bordures, qui retrouveront les mêmes conditions dans les dix derniers kilomètres. Les Rabobank (pour Gesink), les Sky (pour Wiggins), les Astana (pour Vinokourov) et les BMC (pour Evans) auront-ils envie de titiller Contador en étirant le peloton comme un élastique ? C'est possible. Mais si la paix des braves s'installe, l'étape ne devrait pas échapper aux sprinters. Et les derniers km de l'étape, particulièrement tortueux, pourraient à nouveau faire dérailler le train d'un Cavendish très nerveux. Ce matin sur son compte Twitter, le Manx Express n'a pas fait dans la dentelle de Bretagne. "Sceptiques, regardez vous ! Il y a plus stupide que celui ne sait rien, c'est celui qui ne sait rien mais croit tout savoir", a lâché le sprinter britannique dans son style inimitable. Farrar, Feillu, Rojas, Swift, Boasson-Hagen, Petacchi et Hinault (Sébastien, le régional de l'étape), sont aux aguets. Car le vent a tourné dans le petit monde des sprinters, où la majorité silencieuse est à nouveau persuadée que les forfanteries du Cav' dissimulent une évidence : en 2011, le roi n'est plus imabattable. (LB/Picture : Belga)