Une longue année sans Frank Vandenbroucke
Dans nos mémoires, c'était un jour gris comme un Tour des Flandres dans un printemps pourri. Le lundi 12 octobre 2009, la nouvelle de la mort de Franck Vandenbroucke, coureur talentueux mais hypersensible et excessif, frappait de plein fouet une Belgique qui s'apprêtait à entrer dans l'hiver. Comme toujours, VDB n'avait rien voulu faire comme les autres en allant achever sa course frénétique dans un hôtel anonyme de la côte sénégalaise, fréquenté par des filles de joie. Peut-être parce que le bonheur simple et la joie authentique s'étaient toujours refusé à lui... Un an jour pour jour après ce décès inopiné sur lequel planent encore bien des interrogations, nos souvenirs ont effacé de lui le noir et le blanc des images négatives (dopage, dépression, galères, procès,...) pour ne retenir que les chromos en couleurs du talent d'un champion flamboyant, entré dans la légende du vélo en remportant Liège-Bastogne-Liège, la course de ses rêves, à 24 ans. La gloire et le succès précoce l'ont sans doute grisé avant d'irrémédiablement l'emporter. Car le sport et le tourbillon médiatique entraînent souvent vers les bas-fonds ceux qui ont voulu tutoyer les sommets. Et brûlent sans pitié les ailes de ceux que nous avons adorés. (LB/Picture : Belga)