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VDB: "La spirale du dopage" des années Cofidis

C'est en 1999 que tout a dérapé. VDB débarque chez Cofidis en provenance de la Mapei. L'année précédente, il a gagné Paris-Nice et Gand-Wevelgem. Dans sa nouvelle équipe, il va rapidement enlever Het Volk et Liège-Bastogne-Liège. Dans un long entretien accordé à L'Equipe Magazine, le Picard Philippe Gaumont se souvient de cette période de sa vie et de sa complicité parfois malsaine avec Frank: "J'ai l'impression que c'était hier. On a été trop loin, je ne m'en cache pas, mais (...) je n'ai aucun mauvais souvenir avec Frank." A l'époque, VDB et Gaumont formaient (avec Nico Mattan et Arnaud Prétot) une bande de potes inséparables, prompts à faire les 400 coups. "Comme moi, Frank a toujours été extrême, dans le sport et dans la vie. Peut-être qu'à un moment, je n'ai pas été la bonne fréquentation pour lui. Mais sans moi, son chemin aurait été le même", raconte-til. Son analyse des années Cofidis? Elle est sans concession: "On était dans une spirale infernale." Celle du dopage. Le cocktail en vogue en 1999? "Un peu d'EPO, d'hormone de croissance et de cortisone, comme tout le monde à l'époque. Quand on faisait les cons, c'était des amphétamines et le soir, du Stilnox" détaille-t-il sans hésiter. Dans son livre "Prisonnier du dopage", Gaumont racontera 6 ans plus tard ces fameuses soirées au Stilnox, un somnifère qui se transforme en un excitant au troisième cachet: "On pouvait en prendre jusqu'à six. Ce n'est plus toi qui agis. Tu es robotisé. Tu fais des trucs que tu n'aurais jamais faits sans ça." Et les dirigeants de Cofidis, ils faisaient quoi, pendant ces années de folie? "On ne peut pas parler de laxisme, on a tout essayé. Frank était dans une bulle, on aurait pu faire n'importe quoi, il n'aurait écouté personne, comme un gamin en conflit avec ses parents", se souvient Alain Deloeuil, le directeur sportif de VDB en 1999. "Il a presque gagné Liège trop vite. A partir de ce moment-là, tout lui était dû. Rien ne lui semblait impossible. Il se croyait le maître du monde." Philippe Gaumont, lui, se souvient du Mondial de Vérone, en octobre 1999, comme d'un funeste coup du sort dans la carrière de VDB: "Sans un poignet fracturé, Frank aurait gagné largement. Après cet échec (7e), il a disjoncté, il est parti seul dans ses conneries et a tourné le dos à tout le monde." Il lui aura fallu 10 années supplémentaires pour gâcher définitivement son existence. (LB/Picture : photo news)

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