Wiggins et Froome, des coureurs "d'une autre planète"
Cadel Evans, battu à plates coutures dans le CLM de Besançon, estime qu'il a livré un chrono "normal". On peut difficilement lui donner tort puisqu'il n'a perdu qu'une seconde au kilomètre sur Fabian Cancellara, un tarif relativement habituel entre le Suisse et l'Australien. Et comme il n'y a pas un Tour de France où les leaders ne doivent s'accommoder de la suspicion, ça commence à jaser ferme au sein du peloton. Froome (photo) et Wiggins? "Des mecs d'une autre planète," pour Maxime Monfort, meilleur Belge de ce chrono et 11e de l'étape. Du côté de la direction de Sky, on balaye les rumeurs d'un revers de la main. Tout cela est le résultat de méthodes scientifiques et de la recherche "d'avantages compétitifs". Traduisez : une obsession constante de la perfection et un souci du détail maniaque. Chez Sky, chaque coureur reçoit le matin une feuille de route écrite avec ce qu'il doit faire et à quelle heure il doit le faire, nous explique-t-on. Assister au briefing dans le bus, signer la feuille, s'échauffer, avaler un cocktail de protéines,... Pour les coureurs, pouvoir se raccrocher pendant 3 semaines à des schémas et des préceptes diététiques pré-établis serait très rassurant. On a vu le résultat après 10 jours de course... "Je me suis senti fantastiquement bien aujourd'hui et ce dès l'échauffement. Le chrono, c'est là que je suis le meilleur", a déclaré Wiggins après sa démonstration et son chrono d'extraterrestre. Mais le maillot jaune a une autre façon d'expliquer ses performances. "J'ai fait des sacrifices énormes. J'ai tout donné pour y arriver. J'ai même raté l'anniversaire de mes enfants. Mais le Tour n'est pas fini", raconte-t-il. Pour un journaliste hollandais, lui-même ancien coureur, les performances de Wiggins peuvent encore s'expliquer, vu son palmarès. Mais il a plus de mal à comprendre celles de Froome. "Je connais Froome depuis longtemps, mais je ne l'ai encore jamais vu comme ça..." Il est vrai que pour Froome, rouler 22 secondes plus vite que Spartacus himself sur un chrono de 41 km, c'est un peu du sport-fiction... Et qu'on ne vienne pas nous dire que nous avons l'esprit mal tourné! (LB avec DR/Picture: Belga)