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Escalade possible après la chute de Goma aux mains des rebelles

Goma, dans le Nord-Kivu, à l’est du Congo, est tombée. Les rebelles du M23, soutenus par les forces rwandaises, ont revendiqué la prise de la ville. Le chaos y régnerait. La prison est en feu après une grande évasion.

Le week-end du 25-26 janvier 2025 a été marqué par des combats entre les forces congolaises du FADRC et les rebelles du M23 à Goma en République démocratique du Congo (RDC). Ceux-ci sont soutenus par le Rwanda. Goma est une ville frontalière et une partie des forces rwandaises massées de l’autre côté de la frontière sont entrées dans la ville congolaise. On parle de 3000 à 4000 hommes. Sur place, la situation a viré au chaos avec l’incendie de la prison. Elle est la conséquence d’une évasion « massive ». Cet établissement comptait 3000 prisonniers. Il y aurait des morts. Le centre de Goma a été également en proie à des combats. Des tirs ont été entendus toute la nuit. Cette ville comptait 1 million d’habitants et de déplacés ayant fuis les affrontements dans la région. Il y a également des mouvements de population au Rwanda. Les habitants près de la frontière se replient vers Kigali, la capitale du Rwanda.

La guerre !

Le Congo se considère désormais en guerre contre le Rwanda. La rupture diplomatique est inéluctable. Parmi les forces étrangères présentes sur place sous l’égide de l’ONU, l’Uruguay et le Malawi font état de respectivement un et 3 décès parmi leurs troupes. Ces pertes de la Monusco ont eu lieu lors d’actions défensives pour repousser les rebelles du M23. Pour sa part, l’Afrique du Sud affirme avoir perdu neuf soldats lors d’affrontements avec les rebelles ayant attaqué leurs bases militaires. La prise de Goma, la capitale du Nord-Kivu, pourrait toutefois envenimer la situation. Le Congo a déjà demandé l’aide du Burundi voisin du Rwanda et de la RDC qui aurait accepté d’envoyer des troupes. 

Conséquences internationales

Le Kenya, qui a aussi des soldats dans la région, organisera dans les « prochaines 48 heures » une rencontre au sommet de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est en présence des présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame. La Turquie s’était proposée, la semaine passée, de jouer un rôle de médiateur entre le Congo et le M23, après une rencontre avec Paul Kagame. Le Conseil de sécurité de l’ONU sollicité par la RDC a condamné l’attaque après une réunion d’urgence le 26 janvier, en réclamant le retrait « des forces extérieures » et a mis en avant le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC.

(Olivier Duquesne – Sources : Le Soir, BBC, Le Monde et AFP – Picture (image de 2022) : © picture alliance / AA | Augustin Wamenya)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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