Poutine, victime d’une trahison ultime
En 2019, Vladimir Poutine a remis un insigne d'honneur à son homologue Aleksandar Vucic lors d'une visite en Serbie. Il semble aujourd’hui que leur amitié n’était pas vraiment sincère.
Le président serbe a reçu la décoration du prestigieux Ordre d'Alexandre Nevski en 2019, « pour sa grande contribution personnelle » au renforcement des liens entre la Serbie et la Russie. Mais, selon une enquête du journal économique britannique Financial Times, il semblerait que Vucic ait trahi le chef du Kremlin en fournissant des munitions à l'Ukraine pour une valeur de 800 millions d'euros.
Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, la Serbie, qui entretenait de bonnes relations avec Poutine et le Kremlin, avait immédiatement fait savoir qu’elle n’accepterait pas les sanctions occidentales contre la Russie. La Serbie, bien que se présentant comme une alliée, n'hésitera cependant pas à saisir une opportunité économique, au détriment de Moscou.
Depuis la guerre froide, la Serbie possède une industrie d'armement florissante et produit des munitions de l'ère soviétique, encore largement utilisées par l'armée ukrainienne. Ce commerce s'effectue par un intermédiaire : la Serbie vend les armes à l'Occident, qui les fournit ensuite à l'Ukraine. Officiellement, Vucic déclare qu'il ne prend pas parti dans le conflit et il présente cette livraison spéciale comme une opportunité commerciale. "Cela fait partie de notre reprise économique et c'est important pour nous."
« Nous n'exportons pas vers l'Ukraine ou la Russie, mais nous avons de nombreux contrats avec des Américains, des Espagnols, des Tchèques et d'autres. Ce qu'ils font avec les munitions, c'est leur propre affaire", a-t-il déclaré.
(AsD avec SR pour Tagtik/Source : The Financial Times/Photo d'illustration : Filip Andrejevic pour Unsplash)