Une “bombe explose” en Belgique: l’armée en proie à un scandale majeur
"Je vous ai convoqués pour vous informer d'un certain nombre de faits récemment révélés. Fin 2023, j'ai été informé d'exactions au sein du quatrième bataillon." C'est ainsi que la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), a ouvert jeudi matin la conférence de presse, au cours de laquelle elle a fourni, avec le chef de l'armée Michel Hofman, des explications sur un "scandale majeur" au sein de la Défense. Le vice-amiral Jan de Beurme, inspecteur général de la Défense, était également présent à cette réunion de presse exceptionnelle.
Violences, abus de pouvoir et comportements sexuellement inappropriés
Selon les sources de De Morgen, il s'agit d'abus à grande échelle au sein du 4e Bataillon du Génie à Amay, près de Liège. Selon une enquête interne ouverte il y a des mois, des événements désastreux se sont produits. Il y aurait eu des abus de pouvoir, des violences illégales et des comportements sexuels inappropriés à grande échelle.
Les faits se seraient produits lors d'activités de bizutage ou d'intégration et d'initiation. Cela concernerait aussi bien les personnes activement impliquées que celles qui ont regardé et ne sont pas intervenues.
"Ces dernières semaines et mois, le chef de la Défense et l'inspecteur général ont mené les enquêtes nécessaires et des mesures ont été prises pour protéger les individus et éviter que cela ne se reproduise. Le bien-être de notre population est notre priorité. Certains militaires ont été soumis à des mesures préventives. suspendus, d'autres ont été mutés. Cela concerne plusieurs dizaines de militaires, expérimentés et moins expérimentés", a expliqué la ministre belge lors de la conférence de presse.
Le 4e Bataillon a été complètement dissous, impliquant une trentaine de soldats, et une dizaine de soldats ont été suspendus. "Ce qui s'est passé est inacceptable. Il n'y a pas de place pour défendre toute forme de sexisme, d'extrémisme et de racisme. Un tel comportement ne sera jamais toléré. Il s'agit d'une mesure stricte et d'un signal fort, mais ce qui s'est passé est inacceptable", a déclaré Dedonder.
La ministre a approfondi les faits : “Il y a des traitements dégradants, des abus et des violences, du chantage, des menaces entre militaires, des pressions des pairs et l'obligation de garder le silence. Il s'agit d'officiers, de sous-officiers, de volontaires, de militaires expérimentés et de soldats moins expérimentés.”
Le chef de l'armée, Hofman, la soutient : “Dès que nous avons eu connaissance des faits, nous avons ouvert une enquête. Les parties concernées ont été immédiatement informées et nous avons pris des mesures de précaution, telles que le retrait des soldats du bataillon, le retrait des soldats de l'unité et le redéploiement des soldats.”
(AsD avec RS/Illustration : Unsplash)