L’Ukraine met le paquet énergétique sur les éoliennes
Impératif lié aux attaques russes quasi quotidiennes, le réseau énergétique ukrainien est en chantier permanent. Mais le pays ne se contente pas de réparer. Il développe aussi un nouveau réseau, avec des éoliennes.
Au Forum de Davos, l’Ukraine a dévoilé son plan éolien. Alors que 90 % de l’infrastructure énergétique du pays est détruite ou abîmée, Kiyv se montre proactif en installant des éoliennes. Celles-ci peuvent remplacer des centrales à gaz ou à charbon bombardées par les Russes. Par exemple, la ferme de Tyligulska dans la région de Mykolaïv à une cinquantaine de kilomètres du front. La première construite en temps de guerre.
Presque un demi-milliard d’euros
Pour la deuxième phase de construction de ce parc, la société privée ukrainienne DTEK a annoncé un investissement de 450 millions d’euros. Ce sera le plus grand complexe éolien d’Europe de l’Est depuis 10 ans. Actuellement, il peut déjà fournir 114 mégawatts (MW) par an. Avec ce nouvel élan d’investissement, sa capacité montera à 500 MW/an. DTEK va acheter 64 turbines au danois Vestas. Une fois déployée, cette ferme aura la capacité d’alimenter 900.000 foyers ukrainiens.
Paradoxe de la guerre
Dans la station suisse de Davos, Maxim Timchenko, le PDG de DTEK, était accompagné du président Volodymyr Zelensky. Le but de cette présence était notamment de démontrer la résilience de l’Ukraine pour convaincre les investisseurs étrangers. Le Danemark a déjà entendu cet appel en soutenant 15 projets danois en Ukraine via une garantie apportée par l’EIFO, un organisme officiel d’assurance-crédit. L’Ukraine suit donc la voix de la décarbonation en remplacement de ses anciennes centrales. D’autant que les éoliennes sont plus difficiles à abattre pour les missiles.
Vaille que vaille
Sur le terrain, pour les centrales encore exploitables, malgré les bombardements, les ingénieurs et ouvriers ukrainiens font preuve de courage et d’ingéniosité pour remettre en fonction ce qui peut l’être. Même si c’est de plus en plus difficile avec l’acharnement poutinien. D’autant que l’éolien ne peut, pour l’instant, couvrir que 5 % des besoins énergétiques. L’installation même des éoliennes déjà implantées a été épique. Il a fallu gérer le froid, les bombardements et les soucis d’approvisionnement et de logistique.
(Olivier Duquesne – Source : Le Figaro – Picture : © picture alliance - Nina Lyashonok / Avalon)