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Concert : Nicolas Fiszman, de l’ombre à la lumière…

En ouverture du festival Marni Jazz, dans l’ancien cinéma ixellois à quelques encablures de Flagey, le discret bassiste belge Nicolas Fiszman s’est présenté en quatuor accompagné par le batteur-percussionniste Ziv Ravitz, le pianiste Jozef Dumoulin et le saxophoniste Christophe Pansant. Avant même les premières notes, cette soirée s’annonçait exceptionnelle. Au sens littéral du terme.


   En effet, près de 45 années auront été nécessaires pour que le musicien nous fasse enfin goûter à ses propres compositions avec un premier album instrumental qui porte simplement son nom. S’il a certes opté pour des lumières tamisées, cet homme de l’ombre (et fier de l’être) n’aurait pas réussi à caser tous ces artistes auprès desquels il a officié sur la scène devenue trop exiguë du Marni. On pourra peut-être regretter que ni Vanessa Paradis, ni Benjamin Biolay, ni Sting, pour n’en citer que trois, n’aient fait le déplacement. Pas même un petit coucou de son premier professeur et mentor Philip Catherine. Mais c'était aussi très bien ainsi !

  Leur absence a fort heureusement permis de nous concentrer sur l’essentiel : la musique. Le très touchant "Jean-Baptiste & Ivan", par exemple, en hommage notamment à l’harmoniciste belge Toots Thielemans (et au compositeur brésilien Ivan Lins, je crois). Nicolas a aussi dans sa besace quelques mélodies plus enjouées, voire un tantinet expérimentales, comme "Broken Light". En rappel, l’artiste a exhumé un titre composé par l’ex-Yellow Magic Orchestra Ryuichi Sakamoto pour le film "Babel". "Cela ne s'entend pas nécessairement dans ma musique" a-t-il confié "mais cet artiste m'a toujours obsédé". Finalement, le Japonais et le Belge se ressemblent par leur talent certes mais aussi par leur discrétion. Vous avez ainsi tous entendu Nicolas sur une chanson qui trotte dans votre inconscient comme vous avez été ému par une musique de film de Ryuichi. Sans vraiment le savoir…


  Une dernière remarque du béotien que je suis, à la fois bassiste et guitariste, Nicolas Fiszman a hier a rapidement troqué une Fender des plus classiques pour un instrument dont j’ignorais jusqu’à l’existence : une Denzo à cinq cordes du luthier liégeois David d’Ascenzo. Le meilleur de deux mondes en quelque sorte pour un bassiste renommé qui a débuté en apprenant la guitare…

 Le festival se poursuit jusqu'au 22 septembre

13/09 Manou Gallo - Album release "Afro Fusion Beat"
14/09 Julie Rains - Carte Blanche 
19/09 Casimir Liberski ReTrio
20/09 Louise Van den Heuvel "Echoes of the Rain"
21/09 The Gallands + guests

(AK - Photo : Music Belgium Photos)


Photo : Nicolas Fiszman en ouverture du Marni Jazz Festival à Bruxelles (Belgique) le jeudi 12 septembre 2024 (© Music Belgium Photos)

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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