Né un 23 décembre : Eddie Vedder, l’âme grunge de Pearl Jam adore le ukulélé
De son véritable patronyme Edward Louis Severson, il a vu le jour en 1974 à Evanston dans la banlieue de Chicago (Illinois). Ses parents divorcent alors qu’il est à peine âgé d’un an. On pouvait rêver mieux comme départ dans la vie !
Très longtemps, Eddie a d’ailleurs été persuadé que le deuxième mari de sa mère était son père biologique. Alors que la famille, composée de quatre garçons, s’installe en Californie, sa maman a l’excellente idée de lui offrir une guitare pour son douzième anniversaire. Qu’elle en soit bénie ! Faite de séparations et de relations tumultueuses, sa vie familiale n’est pas un long fleuve tranquille. Avec toujours en filigrane, cette absence du père qu’il finira par relater avec "Alive, un des titres emblématiques figurant en 1991 sur le premier album "Ten" de son groupe Pearl Jam.
Avec ces meurtrissures et cette adolescence cabossée, Eddie aurait pu très mal tourner. Il a, au contraire, eu la force d’y puiser le sujet de certaines de ses chansons les plus émouvantes comme "Better Man", sur la relation entre sa mère et son beau-père, ou encore "Once" et "Footsteps". Il n’est donc pas exagéré de penser que la musique a joué un rôle thérapeutique voire même salvateur chez lui.
A ses débuts, il évolue dans l’ombre de Rage Against The Machine ou des Red Hot Chili Peppers. Comme souvent, c’est de fil en aiguille, un peu par hasard, qu’une véritable opportunité se présente avec, pour ce qui le concerne, ce groupe de Seattle à la recherche d’un chanteur. Sa voix impressionnante, rauque et incantatoire, y est évidemment pour beaucoup mais c’est ainsi que son nouveau combo devient rapidement tête de file du mouvement grunge.
Derrière le déluge sonore du guitariste Mike McCready, on sent rapidement poindre un intérêt chez Eddie pour d’autres sonorités disons, pour faire simple, plus apaisées. Dès le deuxième album "Vs." en 1993, en plus de son tambourine fétiche, il apporte quelques notes d’accordéon, d’harmonica, de sitar et… de ukulélé. Ce ne sera donc pas une réelle surprise que son premier album solo en 2011 arbore le nom de cet instrument pour titre !
Car parallèlement à une carrière de 12 albums avec Pearl Jam (le dernier en date cette année s’intitulant "Dark Matter") s’offre régulièrement quelques respirations plus personnelles. Il a commencé par la bande original de "Into The Wild", le film écrit et réalisé par Sean Penn en 2007. On y retrouve sur "Rise" ou "No Ceiling" par exemple, la sonorité aigrelette de cette mini-guitare à quatre cordes née au Portugal et adoptée par Hawaï : le ukulélé évidemment. C’est aussi sur ce disque qu’on trouve "Societ"y, une de ses compositions les plus émouvantes. Par la suite, en 2011, "Ukelele Songs" s’écoute donc avant tout comme un déclaration d’amour à cet instrument. J’y vois aussi comme un clin d’oeil malicieux. Onze ans plus tard, "Earthlink" élargit lui aussi le champ musical exploré par Vedder au point d’inviter Elton John à ses côtés sur "Picture". Une association difficilement imaginable avec Pearl Jam !
En ces temps incertains qui verront bientôt le retour de Trump à la Maison Blanche, Vedder reste à gauche sur l’échiquier politique américain. Supporter inconditionnel de Bernie Sanders, il a successivement soutenu les candidatures de Barrack Obama, Hillary Clinton, Joe Biden et Kamala Harris. Lorsqu’il reprend parfois à ses concerts "I Am A Patriot" de Little Steven, on sait donc de quel côté penche son coeur…
(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Eddie Vedder avec Pearl Jam sur le scène du festival Pinkpop aux Pays-Bas en juin 1992