Conflits

Le Kremlin, en lançant son missile hypersonique Orechnik en direction de l’Ukraine, a démontré sa capacité à attaquer n’importe quel pays européen. Une perspective qui fait frémir la France. 

En effet, l’Hexagone ne dispose d’aucun abris antiatomiques pour protéger la population en cas de frappe nucléaire. Si le président russe décidait de cibler la France, il n’y aurait pas d’endroit suffisamment sécurisé pour s’abriter. 

En février dernier déjà, le Sénat s’inquiétait de ce manque cruel de moyens. Le Républicain Olivier Paccaud avait d’ailleurs interrogé le ministre des armées « sur les faibles capacités d’abris souterrains destinés à protéger la population en cas de conflit armé nucléaire ».

Pas la même politique qu'ailleurs

Le sénateur avait déclaré qu’“en 2017, la France comptait à peine un millier d’abris sur son sol, pour la plupart bâtis dans les années 1980. Six cents de ces structures étaient de nature militaire et environ 400 autres étaient des abris civils privés”, comparant ce chiffre à l’Allemagne, la Norvège, la Finlande ou la Suisse, équipés d’abris pour 40 à 104 % de la population, indique le média 20 Minutes. “En France on n’a pas, on n’a jamais eu et on n’aura jamais de politique de protection de la population en cas d’attaque de ce type comme ça peut se faire ailleurs”, admet l’expert travaillant sur la thématique de désarmement international et notamment de la dissuasion nucléaire, Jean-Marie Collin. 

Pas de plan B

Et à l’époque, l’ex Première ministre Élisabeth Borne, avait abondé en ce sens : “La dissuasion nucléaire protège en permanence la France de toute menace d’agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux”. Jean-Marie Collin d’ajouter que “depuis soixante ans, on mise tout sur la dissuasion en espérant que ça n’arrive pas. Parce qu’on n’a pas de plan B”. 

Seul un petit nombre de privilégiés pourrait trouver refuge dans des abris situés sous des lieux spécifiques (la Maison de la Radio, l’Elysée ou la gare de l’Est). Et pour les plus riches, il se pourrait que des bunkers privés soient envisagés. 

Jean-Marie Collin l’affirme, “si la dissuasion fonctionne ou non”, la meilleure manière d’éviter une guerre nucléaire, “c’est le désarmement nucléaire”. 

(Manon Pierre - Source : 20 Minutes - Illustration : Unsplash)