La Belgique, "paradis fiscal" pour le parlement européen
La Belgique et six autres États de l'UE s'apparentent à des paradis fiscaux parce qu'ils facilitent la planification fiscale agressive, dénonce un rapport adopté par une commission spéciale du Parlement européen, mercredi.
"Le gouvernement belge veille activement à ce que les multinationales ne paient pas leur juste part", souligne l'eurodéputée Kathleen Van Brempt (sp.a), en accord avec les conclusions de cette commission.
Dans la foulée des Lux Leaks, Panama Papers et autres Paradise Papers, le Parlement européen avait décidé de créer il y a un an une commission spéciale sur les délits financiers, l'évasion et la fraude fiscale. Le rapport publié mercredi clôture 12 mois de travaux.
Sept États européens y sont pointés du doigt car ils présentent des similitudes avec les paradis fiscaux. La Belgique mais aussi Chypre, la Hongrie, l'Irlande, le Luxembourg, Malte et les Pays-Bas se font ainsi tirer l'oreille
Pour Kathleen Van Brempt, la présence de la Belgique dans cette liste de mauvais élèves n'est pas une surprise car "beaucoup d'argent circule dans le pays par le biais de sociétés qui n'emploient quasiment personne, ce qui démontre qu'il est utilisé par des multinationales qui font de la planification fiscale agressive".
Elle souligne que ces méthodes sont favorisées par le gouvernement, qui veille à ce que les grandes entreprises qui rapatrient des fonds en Belgique profitent d'un régime de faveur leur permettant de bénéficier d'avantageuses exonérations fiscales.
Dans ce rapport, les eurodéputés défendent également un renforcement de la lutte contre les infractions fiscales. "Nous avons besoin d'une régulation plus forte au niveau de l'UE, de sanctions sévères pour les banques qui facilitent les délits financiers et d'une nouvelle police financière européenne dans le cadre d'Europol", indique Jeppe Kofod, un parlementaire social-démocrate danois et co-rapporteur de ce texte.
(LpR/Picture : Pixabay)