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La Cupra Tavascan VZ : coup d’adrénaline

La Cupra Tavascan, c’est une VW ID.5 qui a du chien. Ce SUV coupé électrique a surtout beaucoup de rage dans sa variante VZ la plus puissante. Elle a même droit à une finition nommée Adrénaline. C’est tout dire sur ses ambitions.

Fin 2024, le froid n’a pas effrayé la Cupra Tavascan VZ Adrénaline entre nos mains. Tout d’abord, c’est une 4 roues motrices grâce à son duo de moteurs électriques. Ensuite, elle a droit à une batterie de 77 kWh (82 kWh bruts) avec un style extérieur taillé au couteau pour garantir une autonomie sereine. Tout cela nous donne une voiture dotée de 340 ch (250 kW) répartis entre le moteur arrière – le chef de la meute – de 286 ch et celui à l’avant de 109 ch. Au quotidien, la Tavascan VZ est une propulsion. Le moteur à l’avant n’est sollicité que lors des grosses accélérations et en conduite sportive quand l’arrière a envie de valser. Mais ne brûlons pas les étapes ni la gomme.

Bain de lumière

Pas de lignes droites à bord de la Tavascan. Il y a des vagues. Le portant central crée même un Y entre les sièges. Il y a aussi de la lumière, beaucoup de jeux de lumière sur la planche de bord côté passager et sur les contre-portes. Au centre de la console, un écran de 15 pouces, flottant, initie un système d’infodivertissement modernisé. Par contre, le combiné numérique du conducteur est minimaliste. Autant se fier à l’affichage tête haute. Ce design de prototype n’empêche pas la Cupra de 4,64 m d’être pratique. D’autant qu’il y a pas mal de place pour les passagers, malgré sa ligne de coupé. Même le coffre est généreux sous le couvercle (540 l). À l’avant, les sièges baquets en microfibres donnent le ton du caractère de l’Espagnole.

Dingue 

Avec 340 ch et 535 Nm, en mettant le mode Cupra, le SUV abat un 0 à 100 km/h en 5,5 s. Et pourtant, elle n’est pas légère la Tavascan. Autant dire qu’avec autant de chevaux, silencieux, les 2,3 tonnes ne sont qu’une sinécure. La bagatelle continue avec les suspensions pilotées. La voiture est stable en virage et se laisse mener par le bout du nez grâce à une direction précise. Difficile de la mettre en défaut. Un sentiment de dynamisme serein qui doit également être plaisant avec la version à deux routes motrices de 286 ch (210 kW) tant le châssis a l’air assuré. Quoi qu’il en soit, avec ses deux moteurs et sa transmission intégrale, la Tavascan VZ est un engin diablement efficace… et confortable malgré ses jantes de 21 pouces.

Griller les cellules

En adoptant un rythme endiablé, on peut s’attendre à devoir recharger trop régulièrement. Et bien non. Officiellement, l’autonomie WLTP est de 515 km dans sa déclinaison VZ Adrenaline. En s’autorisant quelques franches réaccélérations en sortie de virage et des démarrages sportifs aux feux verts, tout en respectant les limitations de vitesse, il est possible de faire des trajets de plus de 350 km avant de brancher la voiture, dont 300 km garantis sur autoroute sans se traîner sur la 1re bande. Mais j’avais un joker : la pompe à chaleur incluse dans le pack Hiver Contrast & Hero comprenant aussi le chauffage aux fesses et au dos pour tous les sièges et le dégivrage électrique du pare-brise. Un bonus à 1515 € (en Belgique). 

Jouer avec les pieds

Il est possible de doser la régénération en décélération pour grappiller quelques Wh en relâchant les gaz, mais pas de quoi éviter de freiner. D’autant que la pédale de frein manque parfois un peu de mordant. Il faut y aller en deux étapes pour freiner franchement, sans quoi on se contentera de ralentir, très lentement. Il existe un mode automatique de la puissance de régénération qui réserve parfois des surprises par le côté aléatoire de sa force. Je vous le dis comme je le sens : musclez votre jambe droite, c’est plus prudent. Une pédale plus franche, et moins dépendante de la régénération, serait plus en accord avec une conduite sportive, surtout si on se met en tête de la tester sur piste ou sur autoroute allemande pour titiller sa vitesse maximale de 180 km/h.

Bien née, pas gratuite

Amusante, étonnante, hors norme, la Cupra Tavascan VZ nous réconcilie avec le plaisir de conduire en électrique. Moins celui du freinage ???? Mais quelle chouette voiture en tout cas, au look agressif, même de profil. Elle ose la sortie de rang par son design et son esprit. Elle évite même l’hypocrisie des faux bruits du moteur, assumant pleinement son électrification. Tout cela nécessite toutefois de sortir plus de 70.000 € en Belgique, 65.000 € en France, 60.000 € aux Pays-Bas et en Allemagne, 55.000 £ en Grande-Bretagne et 62.000 CHF en Suisse. Et pas forcément avec l’indispensable pompe à chaleur si on ne veut pas se les geler aux bornes en hiver. D’autant qu’à défaut d’une architecture de 800 V, la recharge rapide DC sera limitée à 135 kW. Cependant, la gestion est efficace. Bref, la batterie retrouve souvent de quoi continuer 2 h de route après 30 minutes de pause. Super, elle est gonflée à bloc pour repartir !

(Olivier Duquesne – Source : Cupra – Picture : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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