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  La figure de proue d’Electric Light Orchestra a vu le jour du côté de Birmingham (Angleterre) en 1947. Et il a vécu quelques vies avant (mais aussi après) "Don’t Bring Down"

 Comme beaucoup d’autres musiciens de l’époque, il a débuté sa carrière dans un groupe psychédélique appelé The Idle Race. On en trouve encore quelques traces éparses sur les plate-formes et, en filigrane, on décèle aussi quelques envolées qui et harmonies vocales que Jeff Lynne peaufinera par la suite. Il tricote ensuite quelques arpèges aux côtés de Roy Wood au sein The Move. Mais il brûle de prendre en charge sa propre destinée. Pendant une dizaine d’années, à partir d’un premier album éponyme en 1971, Electric Light Orchestra constituera l’exutoire parfait pour sa créativité.

  Souvent ourlée de violons, enrobées d’harmonies vocales, les chansons de Jeff Lynne se veulent à la fois sophistiquées et accessibles au plus grand nombre. Il s’agit toujours de musique pop avec autant de références aux classiques du rock'n roll qu’à la grande musique (l’album "Eldorado" a même été sous-titré "A Symphony By ELO") et évidemment aux Beatles autant qu’aux Beach Boys. 

   En dix albums, de" ELO" (1971) à "Time" (1981), Jeff Lynne multiplie les refrains irrésistibles avec une insolente facilité : "Roll Over Beethoven" (1972), "Can’t Get It Out Of My Head" (1974), "Evil Woman" (1975), "Livin’Thing" (1976), "Téléphone Line" (1976), "Turn To Stone" (1977), "Mr Blue Sky" (1977), "Don’t Bring Me Down" (1979), "Shine A Little Love" (1979), "Hold On Tight" (1981) appartiennent désormais à l’inconscient collectif. Totalement impermeable aux soubresauts du punk comme de la new wave, JeffLynne a néanmoins quelques fautes de goût en signant notamment la bande originale du film "Xanadu" (1980) avec Olivia Newton-John.

   Alors que ELO s’essouffle, Jeff Lynne commence dès l’orée des années 80 à mettre ses talents de compositeurs et de producteur au service d’autres artistes. El la liste à de quoi faire rêver : Ringo Starr, Dave Edmunds, Ry Cooder, Hank Marvin (The Shadows), Georges Harrison, Roy Orbison, Tom Petty et même les Beach Boys. 
  En 1988, il rassemble aussi au sein des Traveling Wilburys la crème de la crème du rock de l’époque : Tom Petty; Bob Dylan, Roy Orbison et Georges Harrison enregistreront deux albums sous sa houlette. Ils enregistreront deux albums ensemble mais ne partiront jamais ensemble sur les routes.

   Sans dénigrer la suite de la carrière de l’artiste anglais, il faut bien avouer qu’elle ne retrouve pas les mêmes sommets. Malgré des sources d’inspiration identiques, malgré quelques fugurances comme Now You're Gone (1990)… Depuis 2015, il associe de nouveau son nom à une version remaniée de ELO. Le concert annoncé le 13 juillet prochain à Hyde Park (Londres) pourrait cependant être le dernier d’Electric Light Orchestra. Mais, comme rien n’est plus difficile pour un musicien que de prendre sa retraite, on ne prendra pas le risque de l’affirmer haut ey fort !

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Jeff Lynne avec Electric Light Orchestra sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) le 11 février 1982