Tagtik

Né un 5 septembre : Freddie Mercury, le long règne de Queen

Freddie Mercury a vu le jour à Stone Town, capitale de l’île de Zanzibar, en 1946 et nous a quitté, emporté par le sida, en novembre 1991

 Farrokh Bulsara que nous connaissons tous sous le nom de scène de Freddie Mercury est un sacré personnage. Chanteur à la tessiture exceptionnelle, il compose les plus grands succès de Queen comme "Bohemian Rhapsody", "Somebody To Love", "Don’t Stop Me Now" ou encore "We Are The Champions", devenu un véritable hymne dans les stades de foot (pour les équipes qui gagnent, évidemment !). Tous ces refrains lui permettent de laisser la part belle à ses trémolos d’opéra, contrepoints inattendus aux soli ravageurs de Brian May. Juste pour le plaisir, lors d’une de ses rares escapades en solitaire, Mercury a même convaincu la soprano Montserrat Cabale de lui répondre sur "Barcelona", par ailleurs ville natale de celle qu’on surnommait La Superba. Certains y voient un monument du kitsch alors que d’autres préfèrent applaudir l’ouverture d’esprit des deux artistes. Je vous laisse juges. Il faut cependant admettre que le chanteur a toujours manié une forme d’auto-dérision, teintée tantôt d’absurde, tantôt de burlesque. S’il ferait aujour’hui grincer les dents de certains féministes, son personnage dans le clip de "I Want To Break Free" (voir la photo illustrant cet article) était totalement assumé.

 En léthargie pendant deux décennies, tel le phénix, Queen renaît de ses cendres en 2011. Malgré ses indéniables qualités technniques, le chanteur américain Adam Lambert qui tourne avec les rescapés originaux éprouve les pires difficultés pour s’élever au niveau de Mercury. Et surtout d’y rester pendant deux heures…

 Aux côtes d’innombrables tribute bands aux qualités souvent discutables, l’héritage de Freddie Mercury perdure aussi avec la comédie musicale "We Will Rock You" créée en 2002 au Dominion Theatre de Londres (et produite par Robert de Niro !). Le spectacle occupera la scène du West End pendant douze ans, sans discontinuer.

  L’année dernière, une partie des objets patiemment collectés par le chanteur ont été mis en vente chez Sotheby’s à Londres. Avant d’être éparpillée, la collection a fait l’objet pendant un mois d’une exposition (gratuite) ayant accueilli près de 150.000 visiteurs prouvant ainsi à quel point l’’aura du chanteur est intacte plus de 30 ans après sa disparition. Pièce maîtresse de la vente, le piano quart-de-queue Yamaha sur lequel il a composé "Bohemian Rhapsody" et qu’il considérait comme un prolongement de lui-même a ainsi été adjugé pour près de deux millions d’Euros. Peu de fans possèdent les épaules assez larges pour réaliser ce genre d’emplette.  Comme pour se dédouaner, un porte-parole de la maison de ventes affirmait à l’époque que Freddie Mercury "adorait les ventes aux enchères autant qu’il détestait les musées". Il était même un habitué de Sotheby’s où il a fait l’acquisition des Chagall, Picasso et autres Dali qui ornaient les murs de sa demeure.

 Tous ces objets (on peut même parler de reliques) conservés pendant 30 ans par Marie Austin, sa légataire universelle et amie de longue date,  dans sa maison de Garden Lodge dans l’ouest londonien auraient cependant pu y rester pour le plus grand plaisir des fans qui, avant même sa disparition, s'y pressaient déjà en pèlerinage. Ils recouvraient de leurs messages et tags la grande porte verte de la propriété mise en vente pour près de 35 millions d’Euros et finalement adjugée à 700 millions.

(AK - Photo : Etienne Tordoir)

Photo : Freddie Mercury avec Queen interprétant "I Want To Break Free" sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) le 21 septembre 1984 (© Etienne Tordoir)

AK

AK

Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

Pour aller plus loin